Restos / Bars

Diana : Changer pour mieux rester

Vénérable petit resto du quartier Saint-Jean-Baptiste, Diana s’est offert une cure de rajeunissement qui n’a rien négligé.

Il a 60 ans et des poussières, si je ne m’abuse. Il avait fini par faire partie du paysage et rares sont ceux qui, en passant, y jetaient un coup d’oeil. Et puis, tadam! Changement radical. Non, pas tout à fait, car le lieu garde quelques souvenirs de ce qu’il fut pendant des lustres. Ces banquettes caractéristiques, entre autres, en témoignent. C’est aujourd’hui un bistro-snack – ou snack-bistro, si vous préférez. Chaises et tables de bois, murs de brique, tableaux colorés, boiseries composent un décor tout de même neuf, agréable, clair et aéré. Au pied de l’escalier menant à l’étage, des desserts paradent lentement dans une petite vitrine. Tout au fond se dresse le bar et, non loin, un tableau noir annonce le "Roastbeef au jus et patates pilées" du dimanche soir. Nous avons choisi l’une des deux tables circulaires qui flanquent l’entrée. Une haute fenêtre vitrée donne vue sur la rue. Une Carlsberg pour moi et, pour ma compagne, un verre de Nobella. Les plats proposés en table d’hôte figurent également sur la carte qu’on nous a remise. Salade César, gratin de fruits de mer, fondue parmesan maison aux cèpes sont du nombre des entrées. On retrouve, parmi les spécialités du chef, le foie de veau poêlé au vinaigre de framboise, le confit de canard aux pommes sarladaises, la blanquette de veau, le contre-filet de boeuf Angus aux trompettes-de-la-mort (sauce au porto). Je me rends jusqu’aux pâtes (spaghetti, ravioli, penne…) et, après un crochet du côté des pizzas, reviens au début de la carte. Mon amie s’y est déjà fixée et ne bouge pas, sauf pour porter à ses lèvres son verre de vin blanc. Elle a faim et cela se voit. Escalope de veau, filet de sole sauce meunière, gratin d’aiglefin à la provençale, steak du boucher sauce bordelaise… Notre serveur attendait un signe de nous. Il y réagit promptement, répond à quelques questions, puis s’éloigne. À peine une minute d’attente. Voici venir, tout beau, tout chaud, mon potage, en l’occurrence une crème de brocoli. Pas le temps de retenir ma cuiller, elle y plonge et en ressort pour me sauter à la bouche. "Surprenamment bon", dis-je. Mon amie demande si cet adverbe existe. Oui, depuis quelques secondes. Le goût ne souffre aucun reproche. Mais… La maison devrait se procurer un tamis, un bon, ce qui épargnerait aux clients une telle profusion de minuscules morceaux de légumes. J’ai l’impression de rouler en voiture sur un chemin caillouteux. "Tu n’exagères pas un peu, non?" intervient mon amie. Un tout petit peu, je l’avoue, mais l’impression demeure. Je la laisse terminer mon potage. Nos plats de résistance s’amènent dare-dare, assez semblables d’apparence. Les accompagnements sont les mêmes: riz aux petits légumes (céleri et carottes), légumes bien assaisonnés et fleurant bon le thym (brocoli, carottes, courgettes) et salade (laitue, tomates, carottes râpées). Mon amie s’était décidée pour la poitrine de poulet à la normande (sauce crème et champignons). Ce mets ne m’emballe pas, bien que la sauce soit de bon goût et de la texture appropriée. Ah, le riz! Bravo! Pour une fois que je n’ai pas à m’en plaindre dans un resto! Savoureux et, surtout, cuit comme il se doit – ni simplement échaudé (raide et indigeste), ni réduit en bouillie. Par-dessus, deux courtes et larges brochettes sur lesquelles de grosses crevettes enlacent littéralement des pétoncles – petits, mais non pas minuscules. Je les apprécie tant que j’en oublie presque le beurre citronné qui les accompagne. Malgré tout le bien que j’en pense, mon assiette ne repartira pas nue comme au jour de sa naissance. Sans y réfléchir, je me suis réservé de la place pour un dessert: renversé aux fraises ou tarte au coconut? Cette dernière appellation me fait sourire: il y a si longtemps que je ne l’ai entendue dans un resto!… Mais je choisis le renversé. Sous son abondante sauce épaisse, le moelleux petit gâteau pointe péniblement le nez afin qu’on puisse le repérer pour le premier coup de fourchette. Je ne le fais pas poireauter plus longtemps.

Diana
849, rue Saint-Jean
Québec
Tél.: 418 524-5794
Menu du jour à partir de 8,95 $
Table d’hôte: 13,95 à 19,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 49,89 $

Cuisine:
Décor:
Service:

LÉGENDE /

Cuisine

Du grand art!
Très bonne table
Bonne table
Satisfaisante
Passable

Service

Traitement royal
Très attentionné
Empressé
Décontracté
Minimal

Décor

Grandiose
Très beau décor
Soigné
Convivial
Rudimentaire