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Osco! : Accents de Provence

Revampé, le restaurant Les Continents porte désormais le nom d’Osco!, qui signifie "bravo" en occitan. Signe que le menu flirte avec la Provence.

Sur son site Internet, Osco!, le nouveau restaurant phare de l’hôtel InterContinental, promet de nous transporter "en pleine terrasse provençale tout au long de l’année". Comme je reviens justement de Provence, je m’attendais à retrouver chez Osco! tous les fleurons du pays de Giono réunis: nappes à motifs d’olives et de cigales, mobilier en rotin ou en filin de fer, couleurs des champs de lavande et de tournesols, ambiance des vieilles pierres polies par le temps et chauffées par le soleil.

Côté déco, ne cherchez pas de références traditionnelles au pays de Pagnol chez Osco!, elles sont tout simplement inexistantes. Rétro-contemporain, le décor réunit un amalgame audacieux de motifs et de styles différents: mobilier d’inspiration rétro réactualisé, lustres de cristal multicolores au plafond, mains de plâtre blanc en guise de crochets à manteaux… Le tout est en fait un prolongement du relooking flamboyant de l’hôtel. Alors pour l’ambiance de terrasse provençale, faudra repasser…

Les références au Sud-Est de la France, on les trouve uniquement dans le menu concocté par Christian Lévêque, chef exécutif (il était aux commandes des Continents) et Matthieu Saunier, sous-chef d’origine provençale. Les deux compères proposent une cuisine de type bistro et de facture classique, en utilisant le plus possible des produits du terroir québécois auxquels ils insufflent des accents provençaux.

À TABLE!

La table d’hôte offre une entrée (potage ou salade) et un mets principal pour environ 25 $. Mon invité choisit d’abord le potage du jour, une crème de poireau et pommes de terre. La texture et le goût dominants sont ceux de la pomme de terre. Donc, le résultat est beaucoup plus consistant que s’il s’agissait d’un potage à dominante poireau. En plat principal, on lui apporte un filet de porc aux olives servi avec des légumes grillés – carottes et pommes de terre rates. Une sauce à l’ail rôti accompagne la viande qui aurait pu être servie un brin plus rosée. L’ensemble est bien réalisé et agréable.

De mon côté, j’opte pour un choix à la carte dans la section "coups de coeur". En entrée, je commande un assortiment de farcis provençaux qui sont en fait quatre légumes – une petite tomate, un champignon café, deux tronçons de courgettes, l’une jaune et l’autre verte – farcis de boeuf haché. Les quatre compagnons se présentent sur un lit de purée de pommes de terre. Ce plat très comfort food peut être servi en mets principal ou en entrée partagée à deux. Les gros appétits éviteront de le commander en plat principal car ils risquent de rester sur leur faim.

On me sert ensuite une bouillabaisse originellement constituée de cabillaud, de vivaneau et de homard. Le cabillaud manquant à l’appel, il a été remplacé par de la lotte, ce qui n’est pas plus mal. La riche sauce qui accueille les morceaux de poisson et une pince de homard décortiquée a été liée au roux, ce qui lui donne une texture consistante et une couleur foncée, aux antipodes du court-bouillon. Très safranée, elle est fort goûteuse. Elle a comme compagnons un ramequin de fromage râpé, une rouille maison tout à fait exquise et des croûtons. Le tout est correctement réalisé. Mais il faut vraiment aimer le safran pour apprécier.

PETITES DOUCEURS

Malgré son décor contemporain, le restaurant a conservé la tradition hôtelière du chariot de pâtisseries que les serveurs roulent de table en table. Sur les plateaux, des classiques comme la crème brûlée, l’île flottante et les figues pochées dans le vin rouge. Comme l’absinthe est la boisson fétiche de l’endroit, nous optons pour une mini-mousse au chocolat et un mini-flan, tous deux parfumés à la "fée verte". Les portions étant minuscules, je demande en supplément une tropézienne, sorte de gâteau rond brioché fourré à la crème pâtissière parfumée à l’eau de fleur d’oranger. Quoique corrects, les trois ne nous laisseront pas de souvenirs impérissables.

EMBALLANT /

L’entrée en matière, qui donne le ton au reste du repas: les baguettes blanche et multigrain, moelleuses et d’une fraîcheur irréprochable. L’huile d’olive de bonne qualité versée dans des petits récipients à l’effigie d’Osco! (un point d’exclamation dont le point est une olive verte). La tapenade d’olives noires et anchois. Les biscottes maison aux herbes de Provence. Très belle carte des vins avec un intéressant choix de vins au verre.

DÉCEVANT /

La dichotomie entre le décor spectaculaire et la cuisine régionale française aux accents provençaux. Le dialogue entre les deux est absent, la cuisine ayant de la difficulté à faire entendre sa voix dans un décor à la forte personnalité.

COMBIEN? /

En table d’hôte le soir: une soixantaine de dollars pour deux, avant taxes, vin et service. À la carte, comptez une centaine de huards.

QUAND? /

Restaurant d’hôtel, Osco! est ouvert tous les jours, de 6 h 30 à minuit.

OÙ? /

Osco!
Hôtel InterContinental

360, rue Saint-Antoine Ouest

514 847-8729

www.restaurantosco.com

Cuisine:

Service:

Décor: