Restos / Bars

État d’urgence de l’ATSA : Place au Banquet cochon

L’événement État d’urgence de l’ATSA met les riches à la porte. L’espace d’un repas, les nantis vont céder leur place aux sans-abris tandis que plusieurs chefs, entraînés dans le mouvement par Martin Picard, serviront des plats gastronomiques à quelque 200 itinérants.

Depuis 11 ans, l’Action terroriste socialement acceptable (ATSA) et ses fondateurs décrètent l’État d’urgence et offrent, pendant cinq jours, des vêtements, des repas et un peu de chaleur et de beauté aux sans-abris de Montréal. À cette occasion, et ce, depuis 2003, Martin Picard, chef du Pied de cochon, propose un banquet réservé à ceux qui n’ont pas souvent l’occasion de mettre les pieds sous une vraie table. "Ce que j’aime du banquet, c’est à la fois la présentation et la nourriture extraordinaire que proposent les chefs, s’enthousiasme Annie Roy, cofondatrice de l’ATSA. Pendant une soirée, les V.I.P., ce sont les sans-abris, et c’est nous qui sommes à la porte. Chacun des restaurateurs qui participent au banquet, mais aussi aux autres repas, le fait de façon totalement bénévole et offre la nourriture. État d’urgence est une oeuvre: pendant cinq jours, on crée une société utopique."

Chaque année, Martin Picard convainc ses collègues de rejoindre les rangs des bénévoles. Cette année, le 28 novembre, Elena Faita, de l’école de cuisine Mezza Luna, proposera deux entrées, dont un plat de pâtes, David McMillan et Frédéric Morin, du Joe Beef, offriront leur saumon fumé accompagné de crêpes de sarrasin, de chutney et compote, l’équipe de Martin Picard mettra le cochon à l’honneur et Moustafa Rougaibi, chef-propriétaire de La Colombe, se chargera du dessert. Un repas qui promet, mais qu’aucun d’entre nous n’aura le droit de goûter! "C’est Martin Picard qui nous a convaincus de participer au Banquet, explique Frédéric Morin, chef-copropriétaire du Joe Beef. Nous allons servir des saumons fumés lentement, sur la planche. Ça va être cool, on va déposer d’immenses filets sur les tables, que 12 personnes vont se partager. Et ce ne sont pas les chefs qui vont faire ce qu’ils veulent, mais les invités. S’ils veulent mettre du ketchup, ils en mettront!"

Restos du coeur

Mais l’État d’urgence ne se résume pas au Banquet cochon. Pendant cinq jours, trois repas seront offerts quotidiennement grâce à la générosité de plusieurs restaurateurs montréalais: Les Trois Petits Bouchons, Réservoir, Holder, Kitchen Galerie, Garde-Manger, Café Brasil, Senzala ou encore Lélé Da Cuca ont répondu à l’appel d’Annie Roy et de l’ATSA. Audrey Dufresne, des Trois Petits Bouchons, a, elle aussi, répondu à l’appel de son ami Martin Picard. Elle va préparer un boeuf bourguignon avec beaucoup de légumes, un potage et, si possible, un dessert. "Deux cents personnes, c’est beaucoup de monde à nourrir pour un petit resto comme le nôtre, lance-t-elle. Toute notre équipe a été super-réceptive quand nous lui avons proposé ce projet. Il faut dire qu’il s’agit d’une bonne cause. Et l’organisatrice de l’événement donne vraiment envie qu’on embarque avec elle!"

État d’urgence
Du 25 au 30 novembre
À la place Émilie-Gamelin
www.atsa.qc.ca