Restos / Bars

Hosaka-ya : Coup de foudre

Un gros coup de coeur pour un tout petit établissement: Hosaka-ya. Il y a longtemps que j’attendais cela d’un nouveau resto.

Tout nouveau, tout frais, tout bon! Et bondé. Il y a ce qu’on peut décrire, le bois clair omniprésent, les théières dans une niche du mur, les fleurs et les plantes – on jurerait des vraies! – prenant leur bain de soleil sur le rebord d’une fenêtre. Deux pas suffisent pour vous amener tout contre le comptoir vitré où l’on garde au frais, et bien en vue, unagi, sake, maguro… une marée fraîche que vous savez prête à sauter dans votre assiette. Il y a également le raffinement et l’authenticité des mets, et puis, dans le service et dans l’accueil, des accents de sincérité qui ne trompent pas, une disponibilité qui va au-delà de ce qu’exige le simple "sens du devoir". D’un coup d’oeil, vous avez fait le tour de ce décor on ne peut plus simple. Mais votre regard récidive encore et encore: c’est l’atmosphère qui veut ça. Et aussi cette insatiable curiosité qui oriente votre attention vers tel assortiment de sushis, telle assiette de gyozas, sinon vers ce tout petit enfant qui manie ses baguettes avec une dextérité confondante. Moi, j’ai demandé plutôt qu’on essaie de me dénicher un instrument bizarre, fait de métal et pourvu de dents. "Ça s’appelle une fourchette, je crois…" Notre serveur joue le jeu: "Ah oui!… Cette chose bizarre… Je vais voir…" Mon amie rit avec nous, avale une gorgée de vin blanc (Beringer) et se dit prête à commander. Je lève à sa santé mon verre d’Asahi, tout en me demandant à quoi peut ressembler un sushi-pizza… Peu importe, car je me sens aujourd’hui davantage attiré par des plats cuisinés, ceux dont j’agrémente les noms de petits "hmm": gyozas, kara-age, akiko… Non, pas de végé-don pour moi. Mais je m’attarde quand même un peu du côté des salades, wakamé, miso sushi, tempura de légumes, futomakis et temakis, sashimis, hosomaki, agedashi tofu. Mon choix fait, il s’agit d’épure, car je connais mes limites. J’élimine de ma liste la soupe et deux tsumamis, petites bouchées dont la fonction s’apparente à celle des tapas. Alors que nous attendons nos plats, une cliente s’amène et ne trouve place qu’au comptoir. Elle demande, comme moi, une fourchette – et je me sens un peu moins marginal. Quelques gorgées de vin et de bière, puis voici venir nos plats. De minuscules pépites de poulet marinées à l’ail, au gingembre et à la sauce soya avant de passer à la friture: tel est le kara-age, mets d’une infinie délicatesse de goût et de texture dont je fais mes délices. Dieu sait que, depuis un certain temps, ce volatile laisse beaucoup à désirer en raison des tracasseries que lui infligent les producteurs pressés! Là, rien à redire, mais on peut en redemander – ce dont je me garde bien, car j’ai aussi devant moi six gyozas dodus et, à part, un fukubukuro (pochette de tofu farcie de porc et de petits légumes) décoré d’une feuille de shiso aussi bonne pour la santé que réjouissante pour les papilles. Tiens! Que devient mon amie? Elle n’a pas bougé de sa place. Elle mange sa soupe du jour (miso shiru) sans piper mot. Ses lèvres fendues d’un large sourire me confient enfin: "On revient n’importe quand!" Cette soupe, dont la texture a parfois quelque chose de légèrement farineux, cette soupe est ici d’une fluidité parfaite – ou presque. Mon vis-à-vis en est maintenant à ses akikos, rouleaux qu’elle a choisis farcis de légumes. Ils sont, à mon sens, aussi savoureux que s’ils contenaient de la viande, en plus de leur légèreté et de leur absence de gras. Au tour du tonkatsu de se soumettre au banc d’essai. Il s’agit d’une escalope de porc panée, servie avec du chou émincé (que mon amie arrose généreusement de sauce akiko) et un bol de riz blanc. Il me vient à l’esprit bien des superlatifs… mais je préfère savourer ce que j’ai sous les yeux et bientôt sous les dents, car mon amie a besoin d’aide. Chaque fois que notre serveur est venu à notre table pour vérifier si tout allait bien, nous avons éprouvé le besoin impérieux de lui dire à quel point nous étions heureux. Cela ne nous arrive pas souvent. Nous "flottons" encore quand arrive le moment de partir. Nous le reculons un peu moyennant un thé, un café et deux desserts: un petit gâteau aux amandes fourré d’azukis (fèves rouges) et une délicieuse glace qui ne parvient pas à rafraîchir mon enthousiasme.

Hosaka-ya
491, 3e Avenue
Québec
Tél.: 418 529-9993
Menu du midi à partir de 15 $
Le soir: prix variés à la carte
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 54,18 $

LÉGENDE /

Cuisine

Du grand art!
Très bonne table
Bonne table
Satisfaisante
Passable