Chez Les Cavistes, ce n’est pas la cuisine mais bien le cellier qui est ouvert sur le restaurant. Dès l’entrée, on est immédiatement attiré par l’espace boutique où s’exposent petits et grands crus d’importation privée. À bons prix, en plus. On poursuit vers le long bar: un autre espace de dégustation convivial où l’on peut échanger sur ses derniers coups de coeur alcoolisés. Enfin, le restaurant, avec ses immenses panneaux de bois et un plafond rétroéclairé, est superbe. Chapeau aux concepteurs. Comme on dit dans les magazines féminins, c’est tendance. Teeeellement 2010.
La particularité de ce restaurant, c’est effectivement qu’on peut en ressortir avec un panier de bonnes bouteilles. Pour cela, il faut suivre les règles de la très stricte Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ), soit y manger ou y commander pour emporter un repas complet, "c’est-à-dire un ensemble d’aliments suffisants pour constituer le repas d’une personne" (à vous et au restaurateur de déterminer en quoi cela consiste exactement!).
Au menu
Nous nous sommes donc assis en salle pour déguster un véritable repas. En guise d’apéro, nous commandons un cava (des bulles espagnoles) et un vouvray. La serveuse revient sur ses pas: il n’y en a plus, mais elle nous offre le verre de champagne au prix du vouvray. Nous sommes preneurs. Dites, ça commence bien!
Coup d’oeil sur le menu: le programme s’annonce bistro. Soupe du jour, foie gras poêlé, fruits de mer grillés, tartares, rien que des classiques. La soupe du jour? C’est une crème de champignons. Elle est délicieuse, arborant de jolis parfums boisés. Le tartare – vous le savez maintenant, j’en suis fou – est un mélange de viande de boeuf et de cheval: il est cependant difficile de distinguer les deux chairs, dommage. Un tartare, donc, demandé "médium" mais plutôt relevé, qui est présenté avec quelques morceaux de blanc d’oeuf cuit et haché. Si vous le préférez haché finement, précisez-le car les morceaux sont plutôt de bonne taille.
Comme on le voit souvent en ce moment, la carte glisse vers les incontournables plats "confort". Macreuse, joues de porc ou jarret d’agneau braisé. Côte de veau ou bavette grillée. Ou encore ce lapin à la provençale, sa purée au chèvre et ses légumes racines. La cuisse est tendre, la sauce tomatée, plutôt viandeuse. La purée est bien bonne mais on n’y distingue absolument pas le goût du fromage de chèvre. On y retrouve aussi nos bons vieux légumes racines: carottes, navets et betteraves en petits quartiers. Pas mal.
Le risotto, un autre classique, est aux fruits de mer: crevettes, pieuvre et pétoncles. Le hic: la première version qui nous est servie contient seulement des crevettes (bien grillées, certes) et le riz n’est pas suffisamment cuit. J’en fais part à notre serveuse qui aussitôt propose de le remplacer et m’offre un verre de vin pour patienter. Merci, le geste est apprécié.
Deuxième essai: les crevettes sont là, la pieuvre aussi. Mais point de pétoncles. À la place, je suis tombé sur une moule. L’ensemble n’est pas vraiment crémeux, comme on s’attend d’un risotto. Le parmesan est servi en longues tranches fines sur le dessus mais reste sec. Bref, peut mieux faire!
Douceurs
Ce soir-là, il manquait deux desserts de la carte. Nous optons pour une drôle de tempura au chocolat accompagnée de deux sablés et d’un toffee. On y ajoute une crème siphonnée au basilic et deux feuilles de basilic frites.
Emballant /
Bandol blanc, pinot gris, Côtes de Castillon: dans le vin, tout est bon. Le concept est vraiment sympa. Le plaisir de partir avec une bouteille de bon vino à 20 $ que vous ne trouverez jamais à la SAQ. Ça vous épate les amis.
Décevant /
Cette cuisine bistro n’est pas très innovante mais l’ensemble reste agréable, malgré des présentations un peu décevantes.
Combien? /
Comptez une quarantaine de dollars par personne pour un repas complet. Vins au verre de 8 $ à 15 $.
Quand? /
Tous les jours, de 16 h 30 à 23 h.
Où? /
Les Cavistes
4115, rue Saint-Denis (entre Duluth et Rachel)
Réservations: 514 903-5089
www.restaurantlescavistes.com