Située à un jet de pierre de la promenade du Portage, la maison coquette qui abrite L’Aubergine séduit d’abord par les reflets dorés de ses vitraux. Quand le vent d’hiver siffle, cette chaleur nous attire. Le décor vieillot, notamment la tapisserie fleurie des sièges, laisse l’esprit vagabonder et imaginer une auberge de campagne française.
Le volubile et souriant Arsène Delrue, copropriétaire, nous présente la carte et les spéciaux du jour. Affamées et pas pressées, nous nous laissons tenter par le menu gourmand du chef copropriétaire Olivier Joanicot.
À table!
Après nous avoir servi notre demi-litre de rouge choisi parmi une bonne sélection, on nous apporte des amuse-gueules pour patienter. La verrine de gaspacho avec une crevette de Matane nous plaît beaucoup.
Les entrées: le chèvre chaud, servi sur un mélange de petites laitues avec des raisins rouges et verts ainsi que des lamelles d’oignon qu’on a pris soin de blanchir pour les rendre digestes, est réjouissant. La voluptueuse terrine de champignons est servie avec quelques champignons marinés – bolet, chanterelle et champignon de Paris. Hormis l’asperge ciselée et le magnifique bouquet de petites laitues retenues par un brin d’oignon vert, les autres accompagnements font diversion et sont encombrants.
Ma compagne poursuit avec un potage de poivron rouge savoureux. J’opte pour le trou normand, un granité de pomme au curry et calvados. Amusant!
Les plats: j’admire la généreuse portion de ragoût de wapiti coiffé de légumes aux couleurs éclatantes. Le braisé est exécuté à la perfection, la viande ne résiste pas à la fourchette, et la pointe de cacao dans la sauce lui confère un charme irrésistible. Le steak-frites est généreux; seulement, comme il est servi sur un poêlon de fonte, la viande saignante à souhait devient rapidement trop cuite. Les frites charnues et leur mayonnaise relevée à l’ail sont un péché mignon!
Douceurs
Le dessert surprise du chef ce soir: une crème caramel tout à fait convenable, joliment décorée d’une dentelle de sucre. Par contre, elle est noyée de crème anglaise et de coulis; avec les deux petits morceaux de carré aux dattes, c’est trop! La crème soyeuse et la délicatesse du sucre caramélisé auraient amplement suffi.
EMBALLANT /
L’interprétation efficace des classiques de la cuisine française (ou belge, selon le cas) que l’on offre en formule table d’hôte tout à fait abordable.
DÉCEVANT /
La succession trop rapide des plats, vu la générosité des portions. Nous n’avons pas le temps d’anticiper le prochain service qu’on le pose déjà sur la table.
COMBIEN? /
Pour deux personnes, à la carte 70 $, 30 $ le midi avant vin, taxes et pourboire. Les tables d’hôte varient entre 30 et 40 $ par personne.
QUAND? /
Le midi, du lundi au vendredi, et le soir, du mardi au samedi.
OÙ? /
L’Aubergine
138, rue Wellington
Gatineau
819 777-3533
www.restaurantlaubergine.com