Cette fois, nous avons pensé faire halte à la SAQ. Une bouteille de rouge (Le Jaja de Jau, Syrah, 2008) nous accompagne donc jusqu’au resto. Une douzaine de clients, dont trois couples, nous y ont précédés. Nous avons le choix des chaises ou des banquettes; nous choisissons l’une de ces dernières. J’aurais préféré un hamac, bien sûr, mais les restos n’ont pas encore envisagé cette possibilité. L’endroit est, comme d’habitude, calme et aéré. De grands tableaux accrochés aux murs clairs reposent la vue. Des lampes colorées et des assiettes artistement travaillées complètent le décor. Tout au fond de la pièce, une magnifique collection de théières et de tajines garnit une imposante étagère de bois. Une serveuse souriante nous sert de l’eau, s’en va, puis revient avec la carte et deux verres à vin. Mon regard tombe immédiatement sur "Pastilla marocaine". Vendu! Encore que… certains réussissent ce mets délicat moins bien que d’autres. Nous serons fixés assez tôt. La harira (soupe aux lentilles et aux sept épices) précède un choix d’entrées allant des feuilles de vigne (avec salade et féta) à l’assiette de merguez, en passant par la salade berbère et le zaalouk (purée d’aubergines, oeuf, tomates, olives). Puis ce sont les tajines à l’agneau, au veau de lait, aux légumes, etc. Deux nouveautés figurent au dos de la carte, soit le tajine d’agneau ou de poulet (aux haricots blancs, petits pois et merguez maison) et le couscous à l’agneau (mariné façon berbère) et aux légumes. Dans les haut-parleurs, Rachid, Khaled et Faudel mêlent ou font alterner leurs voix pour nous mettre dans l’ambiance. Nous ne tardons pas trop à commander, mon amie et moi. Je n’avais pas changé d’idée pour ce qui est de l’entrée. Voici donc ma pastilla… individuelle, bombée, presque ronde, poudrée de cannelle – et fleurant bon d’autres épices aussi, une fois entamée. La farce de poulet et d’amandes se révèle compacte et pourtant légère, judicieusement assaisonnée, ragoûtante. Une seule fausse note: la pâte n’est pas aussi fine et feuilletée qu’il aurait fallu. À part cela, c’est le pied! Mon amie se régale aussi de son côté. Elle avait mangé sa harira avec sérénité, le sourire aux lèvres, et m’en avait cédé une bouchée pour me convaincre que le sourire est contagieux. Maintenant, elle fait un joyeux sort à son hummous décoré d’une noix de Grenoble et semé de persil haché. "Il est parfait!" Nos bouchées de pain se régalent… et nous aussi, pour être franc. Elles se croisent avec un bel entrain au-dessus de la table. Nous parlons peu, nous mangeons bien. Arrive le moment où, machinalement, je repousse vers le bord de l’assiette une dernière bouchée de la bourrative pastilla. "Ça sent le doggie-bag", rigole mon amie. Me connaissant, je n’avais commandé pour la suite qu’un couscous aux légumes. De la semoule dans une assiette creuse et, à côté, un bol débordant de légumes (haricots jaunes et verts, carottes, pois chiches, etc.) mouillés d’un bouillon clair qui n’en est pas moins délicieux. Ma fourchette se fait paresseuse. Dans un dernier sursaut, elle se risque jusqu’à l’assiette de mon vis-à-vis pour tâter un peu du tajine au veau de lait et aux abricots, dont elle me rapporte de savoureuses nouvelles: viande d’une extrême tendreté, sauce épaisse, de bon goût, pas trop sucrée. Tout à coup, mon amie se redresse un peu, repousse son assiette et me déclare qu’elle n’en peut plus. Il lui reste tout de même une petite place pour un thé à la menthe. Pour moi, ce sera un café… et, dans mon doggie-bag, un de ces baklavas maison qui vaudraient à eux seuls le déplacement.
Le Tajine
1333, rue Provancher
Cap-Rouge (Québec)
Téléphone: 418 659-6781
Menu du jour à partir de 9,99 $
Table d’hôte: 18,95 à 23,95 $
Souper pour deux (incluant les taxes): 49,49 $
LÉGENDE /
Cuisine
Du grand art! Très bonne table Bonne table Satisfaisante Passable