Une brasserie japonaise, vous dites? Là-bas, on les appelle des izakaya. La version nipponne de nos bonnes vieilles tavernes. À l’entrée, ce resto ressemble à un diner. Les banderoles en japonais qui flottent au mur annoncent le menu (si vous savez le décrypter). En passant devant la cuisine ouverte, jetez un oeil à la boutique. On y vend d’authentiques bébelles japonaises (dont du savon, et même du dentifrice!). Au fond du resto, un espace attirant: les banquettes de faux cuir en demi-lune forment la partie un peu plus lounge, sous l’éclairage amusant de super-lampes en forme de panneaux "Exit". Pour ceux qui s’en souviennent, c’était auparavant le local du Pistol, un pub prisé des noctambules de la Main. Et la musique? Bien oui, la musique: beaucoup d’années 80. Alphaville, quand tu nous tiens…
Au menu
En soirée, comme dans les izakaya traditionnelles, l’ambiance est conviviale. Ça rigole, ça crie, tout l’inverse du cliché que l’on se fait des Japonais sages et calmes. Le côté bon vivant du Nippon, si vous préférez. Le menu est simple. Pas de sushis, donc, mais de la friture. Poulet ou brochettes en tous genres (essayez les brochettes panées kushi age, tout à fait délicieuses), porc croustillant, rien à voir avec les plats raffinés des restos japonais auxquels nous sommes habitués à Montréal. On choisit une bonne bière (de l’Asahi, vous n’aurez pas trop de choix) et on pige allègrement dans le bol rempli d’édamame salées, les fameuses fèves locales. Plein de fibres et de vitamines. Ça, c’est pour faire patienter les calories qui s’en viennent…
Les raviolis, d’abord (mieux connus sous le nom anglais de dumplings), farcis au porc, que l’on trempe dans une sauce aromatisée au soya. Ils sont très bons. Par contre, on vous déconseille les onigiris, ces boules de riz en sauce tomate, servies avec une feuille d’algue nori. Ça colle aux dents et ce n’est pas très intéressant. Trop fade, probablement.
Mais si vous voulez vraiment vous payer un moment d’exotisme hallucinant, commandez le pot-au-feu, l’oden. Un OCNI – "objet culinaire non identifié". Dans un bouillon parfumé à la sauce soya, une pomme de terre bouillie. On la reconnaît. On distingue aussi l’oeuf, noirci par la profondeur du bouillon. Au milieu, une drôle de gelée vert foncé. Très dense, fibreuse. Une pâte d’igname nous explique le chef. Et à côté, deux tubes: du "gâteau de poisson", dixit notre serveuse, à texture de beignet churros, au goût indéfinissable. On ne peut pas dire si on aime ou pas. C’est juste bizarre. Et j’oubliais, il y avait aussi un gâteau de tofu frit. Moelleux comme tout. Je vous dis, bizarre.
À l’heure du lunch
Le midi, c’est un excellent deal. La soupe-repas aux pâtes ramen est servie dans un grand bol avec une assiette à part comprenant une large tranche de porc barbecue délicieux et des pousses de bambou qu’on ajoute à son gré dans le bouillon où flottent déjà un oeuf poché, des oignons verts et des fèves germées, le tout recouvert d’une feuille d’algue nori séchée. Nourrissant. L’omelette est amusante. Si on vous demande votre prénom, ne craignez rien: c’est juste pour l’écrire à coup de ketchup dessus. Dans l’omelette, du riz tomaté ressemblant à celui des onigiris et, à côté, trois brochettes de crevettes panées, une salade de chou et d’intrigants légumes marinés, du daikon (gros radis asiatique), notamment, devenu jaune vif après avoir mariné dans de l’alcool de riz, et… des pétales de fleurs. Exotique!
Douceurs
On s’est régalé: un pudding au tofu soyeux, visiblement réalisé avec du lait de riz, nappé d’une compote aux fraises, gingembre et lime. Le gâteau au thé matcha, dense et moelleux, s’accompagne de lait fouetté. Léger et savoureux!
Emballant /
Sympa, l’idée d’un pub à la japonaise. Une bouffe simple et efficace, et à prix très raisonnable. On sent que cette bouffe familiale est servie avec fierté.
Décevant /
Ne vous attendez pas à une gastronomie raffinée. On est plutôt dans un genre de fast-food, manquant un peu de parfum et de poésie. C’est comme ça!
Combien? /
Pas cher, les amis. Comptez 12 $ par personne à midi. Le soir, doublez. Tout simplement.
Quand? /
Du lundi au samedi, de 11 h à 3 h du matin. Le dimanche: de 16 h à 3 h du matin.
Où? /
Big in Japan
3723, boulevard Saint-Laurent (angle de l’avenue des Pins), Montréal
514 847-2222 ou www.biginjapan.ca
C’est la première fois que j’écris un commentaire de la sorte… Mais c’est la première fois qu’un restaurant me déçois autant… Moi qui était fervante de ce petit pub japonais sympa, eh bien, je n’y remettrez jamais plus les pieds. Des promesses non tenues… Un accueil exécrable du patron… Une soirée complètement ruinée par une équipe non professionnelle. Plus jamais!