Restos / Bars

Pataterie : Est-ce que tu me donnes une frite?

Le Québec se déchire sur Internet afin d’élire la meilleure pataterie. Voir Estrie lève son chapeau à certains candidats locaux et vante les mérites de quelques oubliés.

LOUIS LUNCHEONETTE

De quoi un Sherbrookois expatrié s’ennuie-t-il? Des côtes qui sculptent les mollets comme ceux d’un joueur de football? Non. D’une frite chez Louis Luncheonette? Oui! Consubstantielle à l’identité de la Reine, la chaîne (sa succursale de l’Est pour être plus précis) pourrait être élue meilleure pataterie au Québec par les téléspectateurs du réseau Historia et de sa série Les Rois de la patate. Ne nous laissons pas berner par les distributrices à ketchup; chez Louis, la pomme frite se mange enduite de vinaigre, au risque de subir l’opprobre des aînés, pour qui celui qui recourt au condiment rouge commet un crime de lèse-majesté. Avec une paire de toastés moutarde-choux ou un Maxi Louis, le bonheur n’est jamais loin. On enregistre son vote au www.historiatv.com.

LE SNACK

S’envoyer une poutine digeste à des heures indues a longtemps été mission impossible sur la Well, la frite surgelée ayant imposé sa loi sur le monde de la restauration nocturne. Le Snack, bar à poutines, met fin à cette aberration avec une sélection d’une quinzaine de plats à base de pommes de terre rouges. Photos du Sherbrooke des tramways au mur, films de James Dean dans l’écran plat et décor de saloon – signes que pour les proprios, de la poutine, ce n’est pas juste de la poutine – invitent à y retourner en plein midi. Si la Red Hot (aux merguez) met le feu aux papilles, le Super Red Hot s’adresse sans aucun doute aux kamikazes. L’Acapulco (piments forts, tomates, olives noires) se révèle une idée raffinée. Aussi au menu: déjeuners et cupcakes.

CHEZ BEN ON SE BOURRE LA BÉDAINE

Arrêt au coeur d’une ville célèbre pour ses girafes et ses singes chez Ben La Bédaine, également en lice à Historia. L’enseigne géante en néons se dresse tel un témoin d’une époque où les nutritionnistes n’avaient pas encore pénétré les esprits. Ici, pas de numéro pour signifier au client que sa commande est prête; on l’interpelle par son prénom avant de lui remettre son Bourre-Bédaine ou son Bouche-Trou (des burgers qui remplissent leurs promesses). Par souci de cohérence historique, on crinque le volume des Hou-Lops dans son pony car et on offre à sa douce un lait frappé cueilli à La Bédaine glacée avant de filer au ciné-parc.

WOOD’S SNACK BAR

Manger de l’asphalte n’a jamais fait peur à un Nord-Américain, surtout si c’est pour savourer une frite. Il semble que l’on vient de très loin pour s’en taper une chez Wood’s Snack Bar à Ayer’s Cliff, et que l’on supporte sans geindre la queue s’étirant sur des kilomètres. L’institution lancée en affaires en 1957 comme cantine mobile inaugurait récemment un nouveau local, mais les estivants retrouveront les mêmes Big Wood Burgers et pourront lécher une crème glacée avant de reprendre la route.

Carnet d’adresses /

Louis Luncheonette
386, rue King Est
260, rue King Ouest
1875, rue King Ouest

Le Snack
146, rue Wellington Nord

Cantine Ben La Bédaine
599, rue Principale, Granby

Wood’s Snack Bar
1151, rue Main, Ayer’s Cliff