Depuis 25 ans, le Graffiti trône sur l’avenue Cartier, et ne semble dérangé ni par les crises économiques ni par les tendances de l’heure. La réputation de l’établissement est-elle justifiée? C’est ce que je m’en vais vérifier en compagnie de mon homme un mercredi soir frisquet de printemps.
Arrivés de bonne heure, nous obtenons une place dans la lumineuse verrière – qui se remplira bien vite – séparée du reste de la salle par un mur de briques. Super, on pourra se rincer l’oeil en observant la faune hétéroclite – petites familles, couples avec chiens de tous acabits, voitures sport clinquantes – de cette avenue populaire.
La déco est sobre mais chic, jusqu’à ces escaliers qui descendent élégamment au sous-sol, où on croise un cellier bien garni (l’imposante carte des vins est reconnue depuis 1990 par Wine Spectator) et un salon privé où des hommes d’affaires discutent… affaires? Une sobriété soignée et de bon goût qui n’est pas surfaite ou superficielle, mais qui est l’esprit même du restaurant et colle à la peau du personnel, professionnel jusqu’au bout des doigts.
Quant à la carte, alléchante, elle est si diverse que mon oeil a le tournis. Table d’hôte ou à la carte, entrées inspirées, salades, soupes, pâtes et tartares (format entrée ou résistance), viandes, produits de la mer… Indécision, quand tu nous tiens!
LE VERDICT
Le serveur me confirme que mon entrée est une des vedettes de l’endroit, et voilà que se posent devant moi, dans toute leur splendeur visuelle, des ris de veau dans leur sauce servis avec des endives tièdes et deux boules de pommes caramélisées (j’en aurais pris plus), auxquels s’ajoute un cornet de pâte feuilletée. Qualifié de "meilleurs ris de veau en ville", le plat est effectivement délicieux. En face, le foie gras poêlé aux poires, raisins de Corinthe et fruits du mendiant servi sur pain perdu a fière allure. Ces dits fruits sont en fait deux figues. Figue et foie gras: un mix gagnant! – telle est notre conclusion. Nous ne faisons qu’une bouchée de tout ça, nous abreuvant d’un pinot noir pour moi et d’une Beck’s pour l’homme.
On dit qu’on mange d’abord avec les yeux, et c’est encore vrai pour les plats de résistance. Mon compagnon sourit devant son duo de médaillon de veau et pétoncles géants sur sauce aux zestes d’agrumes, le tout disposé en forme de fleur, avec au centre un risotto crémeux aux tomates séchées. Mon plat de linguini "Graffiti", une autre star du menu, avec sa sauce crème, ses cubes de jambon de Parme, tomates et champignons est également tout ce qu’on attend d’une assiette de pâtes de type carbonara. Bref, cela est juste et bon. Que dire de plus lorsque tout est apprêté avec finesse et doigté?
Les tentations se succèdent et ne se ressemblent pas sur la carte des desserts. Coup de coeur du serveur, toujours de bon conseil: la "tarte" aux pommes, qui se présente de façon étagée avec une crêpe où sont posés pommes cuites, glace à la vanille et son dôme caramélisé. Pour ma part, le soufflé glacé au Grand Marnier et ses écorces d’orange régalent ma dent sucrée.
Selon l’homme, on évalue la réelle qualité d’un restaurant à son café. Soupir de satisfaction: l’espresso court est délicieux. Voilà qui clôt le sujet.
Emballant /
La présentation visuelle, la finesse de l’exécution, le service irréprochable.
Décevant /
Décevant? Non. Mais si vous cherchez absolument un endroit tendance et jeune, ce n’est pas trop la place.
Combien? /
Environ 40 $ par personne pour un repas complet (entrée, plat, dessert) le soir et 20 $ par personne le midi pour la même chose, hors vin et service.
Quand? /
Tous les midis de semaine, et tous les soirs jusqu’à 22h (23h le samedi). Brunchs du dimanche jusqu’à 15h.
Où? /
Restaurant Le Graffiti
1191, avenue Cartier, Québec
418 529-4949
LÉGENDE /
Cuisine
Du grand art! Très bonne table Bonne table Satisfaisante Passable