Depuis plusieurs semaines, mon collègue Christian Saint-Pierre, chef de pupitre Arts de la scène, ne parle que du Festival TransAmériques (FTA, pour les intimes; programmation: www.fta.qc.ca) qui aura lieu du 27 mai au 12 juin et qui investit les plus belles salles de la métropole. Parmi elles, l’Usine C, ce vaste centre de création aménagé par les architectes Saucier-Perrotte et la compagnie de théâtre Carbone 14 dans une ancienne usine désaffectée du quartier Centre-Sud, à quelques pas de la rue Ontario. Et dans ce complexe de briques et de béton appartenant à notre patrimoine industriel, il y a aussi un restaurant. Voici donc une critique écrite spécialement pour mon collègue Christian Saint-Pierre, qui nourrit son âme d’arts de la scène du matin jusqu’au soir, mais qui a parfois besoin de nourrir son corps… comme nous tous!

Entrée en scène

Pour découvrir le restaurant, poussez la porte principale et traversez le magnifique hall en béton brut à gauche. Descendez le petit escalier en spirale, accrochez votre manteau au vestiaire… et vous y êtes! Bienvenue au Café de l’Usine C: un bar, quelques tables et chaises, un mini-coin "lounge" meublé de fauteuils de théâtre rouges. Un espace impressionnant avec ses murs de briques et de béton décorés de photos de spectacles en noir et blanc. Détail décalé: une énorme boule disco est suspendue au plafond, signe que la salle sert parfois de cadre à des partys privés.

Qu’est-ce qu’on mange?

En soirée, l’endroit est d’ailleurs uniquement ouvert les jours de spectacle. Le menu, de style bistro, est bref: une table d’hôte du jour comprenant un choix de soupe ou salade et trois plats principaux, une viande, un poisson et un mets végétarien. Il y a aussi quelques propositions pour grignoter, comme une chouette assiette de fromages du Québec, une terrine, des petites olives, un grilled cheese… Et pour boire? Super, la carte des vins au verre, bien que très courte, comprend quelques importations privées! Dommage, elles ne sont pas toujours offertes… Mais le bar est bien fourni et propose aussi de bonnes bières, dont plusieurs locales.

Après ce petit apéro improvisé, on a goûté à la cuisse de canard confite, à la peau bien croustillante comme il se doit, accompagnée d’une petite salade verte et de quelques pommes de terre (probablement sautées dans le gras de canard, pour la gourmandise) et de gésiers confits. Je dois vous dire qu’au rang des aliments que je préfère au monde, les gésiers confits arrivent sans doute au deuxième rang, juste après le chocolat. J’ai été un peu déçue par ceux-là, pourtant… Trop fermes et peu goûteux, ils ne fondaient pas dans la bouche. Le deuxième plat, un risotto à la betterave jaune, était un peu étrange. Si le risotto n’avait pas la texture crémeuse idéale, du parmesan et quelques feuilles de basilic lui donnaient bon goût, mais les betteraves simplement bouillies étaient vraiment sans saveur et peu intéressantes. Pour le dessert, ce soir-là, une crème brûlée à la vanille trop liquide et un pot de crème au chocolat au Kahlua, pas assez chocolatée à mon goût. Les espressos allongés (avec le lait à part!) qui les accompagnaient, par contre, étaient excellents.

Et le midi?

Je suis retournée au Café de l’Usine C quelques jours plus tard, seule et à l’heure du lunch. Surprise! J’y ai beaucoup mieux mangé que le soir précédent… Il y a sans doute des jours où le chef est plus inspiré que d’autres, comme nous tous! Une originale crème de tomate et fenouil avec une pointe d’orange, un joyeux et coloré plat de morue déposé sur une purée de patates douces et pommes de terre, quelques haricots verts et carottes, un trait de purée de poivron rouge et une pointe de pesto. Santé, frais et délicieux! Et au dessert, le comble du luxe: une tarte aux bleuets faite maison et préparée le matin même. Voilà ce que j’appelle gâter les clients!

Emballant /

Le lieu, magnifique! Le service, charmant et attentionné. Le souci de composer des assiettes santé, avec plein de légumes frais.

Décevant/

Le manque de finition de certains plats et des assaisonnements un peu trop fades.

Combien? /

Le soir, comptez une soixantaine de dollars pour deux personnes (hors taxe, service et boissons). Le midi, une trentaine de dollars pour deux et le tour est joué.

Quand? /

Du lundi au vendredi de 11 h 30 à 14 h.

Les soirs de spectacle dès 17 h 30 (table d’hôte servie jusqu’à 19 h 30, réservation obligatoire)

Prochaines dates de spectacles dans le cadre du FTA: www.fta.qc.ca

Où? /

Café de l’Usine C
1345, avenue Lalonde, Montréal
514 521-4493, www.usine-c.com