L’histoire commence en 2004. La jeune équipe du chef Martin Juneau ouvre le restaurant La Montée de lait, rue Villeneuve. Un minuscule local du Plateau où, déjà, on se régale. Le succès vient rapidement et la queue, dehors, s’allonge. Son local devenu trop petit pour accueillir ses nombreux fans, en 2008, la nouvelle Montée devient un grand et chic resto de la rue Bishop. L’équipe du Guide Restos Voir, enthousiaste, décide de mettre à l’honneur le chef Martin Juneau en couverture de l’édition 2010. La Montée est désormais un établissement des plus sérieux! Presque trop pour l’équipe du resto, et surtout pour le chef, devenu récemment papa et qui nous a confié qu’un resto de taille plus modeste lui laisserait plus de loisir pour dorloter sa petite Simone. Martin Juneau et ses associés ont donc décidé il y a quelques mois de renouer avec l’esprit bon enfant et sans façon des débuts et de rouvrir… La Montée de lait dans un local plus petit du Mile-End, boulevard Saint-Laurent, un beau resto vêtu de briques, de banquettes rouges et de carreaux bleus (c’était auparavant l’adresse du Bouchonné). Évidemment, il fallait que nous y retournions pour goûter!
Au menu
Dans ses nouveaux quartiers, la bande a l’air de bien s’amuser. Le tableau noir affiche un court menu. Une cuisine de produits, dans sa plus simple expression. La "ligue d’impro" qui officie en cuisine joue allègrement avec les arrivages. Tout dépend de l’inspiration du jour.
On commence avec des petites bouchées succulentes: une brandade de flétan et crème de poivrons rouges, suave; un tataki de kampachi, un poisson blanc dont le nom exact en français est en fait la sériole, très frais; des petites crevettes fraîches légèrement panées dans de la semoule de maïs et du blanc d’oeuf, avec mayo pimentée; et du magret de canard séché maison avec sauce crème sure et ciboulette. Très chouette.
En entrée, la salade d’asperges est superbe. On y trouve des champignons maitake, sorte de pleurotes marinés, dont le nom japonais signifie joliment "champignon des fous dansants". Ils garantissent, paraît-il, la longévité. Dessus, trône un oeuf coulant, donnant au plat protéines et énergie.
La salade tiède de pieuvre grillée à la galicienne (région du nord-ouest de l’Espagne) et calmars est épatante. La pieuvre, malgré son aspect peu ragoûtant, est tendre et savoureuse. Une curiosité à essayer. Le cannelloni de joue de veau braisé est absolument revigorant. Pâte au safran, coulis de tomates cerises rôties: on hésite à se rouler par terre de bonheur. Et un classique que le chef préparait déjà à La Montée: le flanc de porc de la ferme Gaspor confit et croûté, sur pommes de terre rattes écrasées rehaussées d’anchois. Fantastique. Si vous voulez la recette, consultez le site www.recettesdechefs.ca!
Douceurs
Houlala, une croustade au chocolat! Avec glace de crème sure et fraises, ça disparaît en quatre coups de cuiller. Le pot de crème de mascarpone et chocolat est également un must: vous aurez le choix, ne vous plaignez pas.
Emballant /
Une cuisine de produits, d’inspiration ou de bistro, appelez-la donc comme vous voulez. On apprécie surtout la maturité acquise par cette équipe de pros qui sait si bien allier esthétique et goût, en toute simplicité.
Décevant /
Même si la carte des vins est fort intéressante, c’est de l’importation privée. Et les prix grimpent vite: verres de vin de 10 $ à 16 $, bouteilles à partir de 40 $. Juste équilibre puisque les plats sont offerts à bons prix, direz-vous.
Combien? /
À midi, préparez une vingtaine de dollars par personne, hors taxes, service et boissons. En soirée, doublez. Mais on vous aura prévenus, la note monte rapidement avec les verres de vin.
Quand? /
Du lundi au vendredi de 11 h 30 à 23 h. Samedi et dimanche, de 11 h à 23 h.
Où? /
La Montée de lait
5171, boulevard Saint-Laurent, Montréal
514 273-8846, www.lamontee.ca