L’ambiance rappelle un peu celle des restaurants Cosmos. Déco urbaine et soignée, éclairages qui se font remarquer, musique lounge-électro-jazz parfaitement adaptée, clientèle décontractée. La surprise laisse pantois, car de l’extérieur, rien n’annonçait un endroit aussi charmant.
Pendant que, près de notre table, le sushiman concocte de petits délices derrière son comptoir, je m’inquiète. La carte ratisse large. Trop, peut-être. Des sushis en tout genre, originaux, il faut le dire, mais aussi des plats allant des pâtes aux ris de veau en passant par le filet de biche. Habituellement, ces restaurants touche-à-tout, voire indécis (comme s’ils n’arrivaient pas à se choisir un créneau) me déçoivent. Mais je devrai changer d’idée, pas plus tard qu’au moment où je goûterai aux tapas que nous avons sélectionnées comme entrées. Sucré et très relevé, mon poulet Tao en mini-portion aspire sérieusement au titre de meilleur poulet de ce genre à Québec. Le gravlax de saumon, les raviolis de porc frits de même que la crevette tempura sur salsa de mangues, tomates et oignons s’attirent aussi nos compliments.
En guise de trou normand (disons…), nous avons commandé le maki Samouraï: crevette tempura et noix de coco, figues au curry. Très belle harmonie de saveurs, fraîcheur indiscutable, et une forte concentration d’épices qui ravit mon amoureux. Des betteraves en fines lanières torsadées ainsi qu’une fleur comestible fuchsia s’occupent, elles, du plaisir des yeux.
David avait ouï-dire que Sakura Mango était renommé pour ses tartares. Il a donc jeté son dévolu sur le plus original, celui de pétoncles. Pas trop relevé, lui a suggéré le serveur, pour ne pas écraser le goût délicat des mollusques. Quelle réussite! La sauce sriracha s’y manifeste tardivement, juste après qu’on a savouré le moelleux des pétoncles, habilement contrebalancé par le croquant de gros morceaux de won-tons frites et d’oeufs de poisson. Les frites allumettes, bien salées, sont parfaites, et la salade se défend bien.
Le croustillant de mérou en robe d’épices dépasse lui aussi largement mes attentes, même si sa robe est (très) légèrement brûlée. La crème sure aux agrumes servie en shooter se révèle d’un précieux secours pour en tempérer les ardeurs pimentées. Je ne toucherai presque pas au riz, mais me délecterai de la pyramide de légumes grillés – courgettes verte et jaune, aubergine, fenouil – en terminant mon verre de Modellissimo Masi.
Mon ventre prie pour que je le laisse tranquille, mais ma gourmandise l’emporte. Un "Délice de Geneviève", svp! "Un dessert de fille", me répond en souriant la serveuse qui a pris le relais. Eh bien. Peu importe son orientation sexuelle, ce délice réjouit avec ses morceaux de croustillant au chocolat et avoine dominant une verrine de tapioca à la vanille (spongieux, mais bon au goût) et de compote de fruits exotiques (divine). Le tout est accompagné d’un shooter de coulis de fraises et crème anglaise. David, lui, a commandé le gâteau Rocher (très onctueux!) servi avec un petit verre de Baileys, café et crème fouettée. Un dessert de gars? Peut-être. Mais j’y goûte quand même.
EMBALLANT /
Des mets gastronomiques bien exécutés, de ravissantes présentations (les assiettes en parallélogramme, ça fait changement), la déco qui nous isole efficacement de l’environnement moche, les chaises hyper confortables (une rareté!).
DÉCEVANT /
Le service inégal, parfois efficace, parfois très lent, ainsi que des prix un peu élevés.
COMBIEN? /
Pour deux, environ 100 $ le soir, 40 $ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
QUAND? /
Du lundi au vendredi de 11h30 à 14h30, du mardi au samedi de 17h à 21h ou 22h.
OÙ? /
Sakura Mango
797, boul. Lebourgneuf
418 977-9110
http://sakuramango.com