Restos / Bars

Chez Victor : L'art du burger

Ambiance décontractée, local à la fois chic et ludique avec vue sur la gare du Palais, burgers qui écrasent toute concurrence: bienvenue Chez Victor, septième du nom.

Institution de la rue Saint-Jean depuis une vingtaine d’années, Victor a fait des petits un peu partout dans la ville, même de l’autre côté des ponts. Le dernier-né de la famille: Chez Victor Saint-Paul, situé au rez-de-chaussée de l’ancien centre de tri postal, qui abrite notamment les bureaux de Telus.

Bien qu’on y vienne avec une seule idée en tête, celle de manger un burger qui ne nous prend pas pour des clowns, on a vite l’esprit détourné par le magnifique décor. Dès l’entrée, le regard s’accroche au gigantesque cellier qui s’étend derrière le comptoir, contenant vin et autres boissons. Puis, on remarque les photos noir et blanc format géant qui couvrent les murs de pied en cap, garnies de quelques prénoms. Un bel hommage aux différents fournisseurs de la bannière (fromager, boulanger, producteur de patates, etc.).

Nous aurions aimé une banquette, mais nous ne sommes que deux. Nos fesses auront donc droit à ces amusantes chaises de plastique dont les couleurs évoquent la famille Barbapapa: rose, bleu poudre, vert, orange, noir… Nous héritons d’une table le long des immenses baies vitrées qui offrent une jolie vue sur la gare du Palais. Il y a pire. Hésitante mais souriante, la serveuse nous apporte vite eau et menus. Malgré les bières de petites microbrasseries qui patientent au frais, j’opte pour une Boréale cuivrée en fût, qui s’accordera sans peine avec le burger élu.

Les entrées nous inspirent peu: soupe du jour, salade César, antipasto… Nous sauterons directement aux plats principaux, au grand bonheur de mon tour de taille. Pas trop de surprises dans la section burgers, qui compte sensiblement les mêmes propositions que celle des autres succursales – le Méditerranéen, le Brie et confiture de poivrons, le Saumon, le Sanglier, les quatre végés… David, fidèle en amour, commande son cher Merguez et chèvre; moi, le burger au canard et betteraves confits, avec salade César et frites. Ces dernières, vêtues de leur pelure, sont toujours aussi délicieusement croustillantes et dorées. Je les trempe à l’envi dans la mayo maison au pesto et dans celle au cari et à l’ail (malheureusement servies dans de petits contenants de papier plissé, qui cadrent mieux dans une roulotte à patates). Je dévore la salade César en deux temps trois mouvements, ravie par sa vinaigrette crémeuse mais légère, son anchois comme égaré là, ses tendres miettes de bacon et ses laitues mélangées qui changent de la traditionnelle romaine.

La boulette (ou la galette) fait-elle le burger? Si oui, le mien est plutôt un sandwich, puisque le canard confit a été effiloché. Peu importe sa dénomination, ce plat est franchement bon… mais se mange diablement mal. Je rapatrie du mieux que je peux les savoureux morceaux de viande évadés du pain couvert de graines de pavot, afin de ne pas les séparer des betteraves confites, dont j’aurais garni un peu plus généreusement le burger. Vite, une bouchée dans celui de David avant qu’il ait tout englouti, pour ne pas rater cet agneau goûteux et juteux, et ce chèvre qui ne plie pas des genoux devant la saveur prononcée de la viande, aidé de moutarde forte, laitue et mayo. Bel équilibre.

Plus que repus, nous touchons à peine à nos desserts – une tarte caramel, bananes et crème Chantilly (plutôt bonne, mais en déficit de caramel) et un gâteau au chocolat (assez sec et au glaçage pâteux). Laissons-nous plutôt rouler jusqu’à la maison…

EMBALLANT /
Des burgers pour gourmets à la hauteur de leur réputation, des produits locaux utilisés en abondance, un décor recherché.

DÉCEVANT /
Un très mince choix d’entrées, un service à peaufiner, les desserts que nous avons goûtés.

COMBIEN? /
Pour trois services, pour deux personnes, 50 $ le soir, 45 $ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

QUAND? /
Tous les jours dès 11h.

OÙ? /
Chez Victor Saint-Paul
300, rue Saint-Paul
418 781-2511
chezvictorburger.com