Restos / Bars

Cosmos : Du rythme et de la gueule

Au Cosmos de Lévis, rien n’a été laissé au hasard afin de nous époustoufler: musique, décor, éclairage branchés. Le concept épate et ravit l’oeil, mais une carte aussi chargée parviendra-t-elle à éviter les périls de l’éclectisme?

L’idée derrière le Cosmos a toujours été intimement liée au nightlife. C’est une dose de plaisir pour l’oeil: des reflets fluorescents dansent avec douceur près des banquettes en velours violet. Avec son extraordinaire mobile géant où des centaines de bulbes en verre scintillent au-dessus de vos têtes, le Cosmos Café de Lévis propose sans contredit une ambiance fort réussie.

À mon entrée me parviennent les notes du lounge, une mélodie rythmée qui déboule sur les parois de pierre et les rideaux où s’impriment les bras étirés de photos d’arbres. À l’autre bout de la pièce, une piste de danse est aménagée, car le restaurant se transformera en bar, en fin de soirée. Nous prenons place à table. Un lustre en verre s’extrait du plafond tel une stalactite qui passe du rouge au jaune, du bleu au vert.

Patrick et moi commandons à notre serveur (très attentionné malgré l’endroit bondé en ce jeudi soir) un pichet de Boréale blanche. C’est une soirée de gars. Pas question de ressentir l’envie raffinée du vin.

Le menu? Salades, pizzas, burgers, paninis, pâtes, grillades, tartares, sautés, soupe à l’oignon, nachos, osso buco, plateau de fromages. Je me sens submergé par les dizaines de choix offerts. La cuisine est internationale, on y trouve de tout, et cela m’inquiète puisqu’il est difficile de réussir à tout coup lorsque la proposition est si dense.

Les serveurs et serveuses défilent devant nous et les assiettes ne cessent de pointer leurs blanches têtes sur le comptoir chromé des cuisines. Un burger inondé de frites trône sur la plupart d’entre elles. J’ai faim. J’amorce en sustentant mon avare appétit d’un tartare de boeuf. Et il se pointe, sa couleur d’un brun-gris un peu crayeux. La capricieuse lumière sur nos têtes altère la vraie couleur de nos mets. Dommage que l’ambiance lounge, pourtant si appropriée, gâche le plaisir visuel de mon entrée.

La viande s’avère savoureuse mais trop salée. De plus, on n’en sent pas la texture sous la dent, car elle est hachée trop fin. Et les croûtons qui l’accompagnent ont… du vécu, disons-le. L’entrée de mon acolyte, des rouleaux de Toscane chauds et frits au poulet, épices cajuns, mayonnaise au wasabi et vermicelles de riz (mais où est donc l’Italie dans tout cela?), nous plaît beaucoup. La portion est énorme, la friture ni huileuse ni trop grasse.

Nous sommes dans un resto-club. Je poursuis donc ma danse gourmande avec la pizza du sergent Tao. Excellente, la pâte est juste assez croquante, et un équilibre parfait a été trouvé entre le poulet tempura à la sauce bien sucrée, le fromage, la sauce tomate salée et la fraîcheur neutre des fèves germées. Patrick se sent moins heureux avec son contre-filet AAA. La cuisson est bonne, les frites sont géniales, mais la pièce de viande est flasque sur le dessus (trop piquée pour l’attendrir?).

Incapables d’ingérer quoi que ce soit de plus (mais oh, nous avons une réputation de mâles à défendre), nous assaillons un gâteau au chocolat et une tarte au fromage et aux poires.

Une belle fin sucrée, mais nous rentrons bringuebalants, les mains plaquées au ventre. L’atmosphère nous a enivrés, mais les lourdes portions ont eu raison de nous.

EMBALLANT /
L’ambiance branchée véhiculée par le décor, la musique et l’éclairage.

DÉCEVANT /
L’incroyable choix de la carte qui ne peut – par sa densité – exceller en tout, notamment en matière de grillades et de tartares.

COMBIEN? /
Pour deux, 70 $ le soir, environ 30 $ au déjeuner et au dîner (excluant boissons, taxes et pourboire).

QUAND? /

En semaine dès 6h30. De 7h à minuit les fins de semaine.

OÙ? /
Cosmos Café
5700, rue J.-B.-Michaud, Lévis
418 830-8888
lecosmos.com