"Une vedette de la télé qui ouvre un resto: déjà vu. Une star de cinéma qui lance un bar: déjà vu. Un champion de F1 qui pilote un night-club: déjà vu. Mais un homme d’affaires à la tête d’une entreprise de conseil et d’une agence de pub qui se lance dans la restauration, ça, c’est nouveau." C’est ainsi que le nouveau restaurant Nüvü se présente à ses clients sur son site Internet. Nous avons affaire ici à tout un concept. Celui de Denis Lefebvre, un businessman audacieux qui voit les choses en grand. Résultat? Un restaurant des plus tape-à-l’oeil, où les costumes signés Philippe Dubuc des joli(e)s serveurs/serveuses côtoient le jour des projections de toiles du peintre Dominic Besner et le soir, des projections de créations multimédias différentes chaque soir signées Moment Factory. Le design souligne les lignes pures, où le blanc frappe. L’éclairage tubulaire de lumières DEL change de couleur au fil de la soirée. Même les cocktails sont issus des dernières recherches en mixologie. C’est vous dire si c’est tendance.
Au menu
L’idée de manger dans un endroit si branché vous effraie? Et pourtant, il fait bon venir ici le midi. La table d’hôte du chef est des plus agréables, entre le gâteau de crabe et son aïoli au tarama et le pavé de saumon mi-fumé, purée de céleri à la pomme, érable et canneberges. Le service est fort sympathique et efficace. Les assiettes, bien dessinées, respirent la précision et le goût. En soirée, s’il y a du monde, le ton monte d’un cran. L’ambiance est à la fête. Et comme le clame le site Web de l’établissement, le chef exécutif Bernard L’Hôte vous fait "son grand numéro. Avec une cuisine fraîcheur à la fine pointe – et à l’avant-garde – de la gastronomie française". Ce soir-là, on a commencé toutefois sur une note asiatique: un tataki de thon et sa sauce wasabi légère. Très bon. Puis une salade de betteraves parfumée à l’orange et à l’estragon, accompagnée de croûtons de chèvre et bacon rehaussés de miel de truffe et de vinaigre de cidre de glace. C’est pas mal aussi, mais tout est froid. L’entrée a été visiblement trop réfrigérée. C’est dommage.
Le saumon fumé maison est excellent. De belles tranches épaisses accompagnées d’un "tiramisu" de crème mascarpone surmonté d’une sauce tomates et asperges.
Au restaurant, la présentation est importante. Les plats sont un peu à l’étroit dans leur longue et rectangulaire assiette. Le poulet rôti (des petites poitrines) est arrosé d’une dense sauce au brandy et vanille qui manque d’éclat. La "mini-ratatouille" est composée de dés de légumes, savoureux, et les pommes de terre rissolées le sont… à peine. Tout comme la salade de betteraves semblait préparée à l’avance, le magret de canard est certes rosé, mais surtout tiède et résistant. Jolie sauce cependant, du jus de canard aux saveurs d’orange et de sésame. Un bon point cependant pour la salade de haricots verts, fins, mais celle-ci est également trop froide.
Desserts
Incontournable des fins de repas, la crème brûlée est justement crémeuse, mais l’arôme de vanille annoncé reste bien discret. Curieux tiramisu à la cerise amarena (une griotte italienne) et sa crème à la pistache, un peu collante et surtout très riche.
Emballant /
Un bon lunch à un prix concurrentiel. Service fort attentionné. Carte des vins intéressante. Déco spectaculaire.
Décevant /
Des imprécisions en soirée, dans cette cuisine branchée qui mériterait un peu plus d’attention et d’entrain.
Combien? /
À midi, comptez une vingtaine de dollars par personne. En soirée, doublez aisément.
Quand? /
Du lundi au vendredi, de 11 h 30 à 15 h 30. En soirée, de 16 h à 22 h. Brunchs, de 8 h 30 à 15 h 30.
Où? /
Nüvü
1336, rue Sainte-Catherine Est, Montréal
514 940-6888
www.bistronuvu.com