Restos / Bars

Paris Grill : Paris est une Fête

Le Paris Grill ravit les coeurs en exploitant le filon d’une cuisine rustique dans un cadre qui la marie avec chaleur à la modernité.

C’est la première semaine de l’année, le point mort dans les restos. Mais pas au Paris Grill, où il aurait mieux valu réserver: toutes les tables sont prises dans le vaste local que s’est offert ce resto en déménageant dans le complexe Jules-Dallaire.

Que fait-on ici afin d’ignorer les creux de vague?

D’abord, l’endroit est superbe. Grand, aéré, il décline les références parisiennes dans le respect d’un look étudié, lisse. L’immense cellier, le panneau de verre sur lequel on a tracé la carte des différents arrondissements de la Ville Lumière, le bar, ses chromes et les larges banquettes charment, et parviennent aussi à créer d’improbables zones d’intimité dans un si vaste espace.

Le menu fait évidemment partie du secret de ce succès: du genre bistro classique avec une touche maison. Du réconfort plein la carte.

Tentés par les rouleaux de canard confit et, évidemment, les calmars frits, nous y allons de choix moins orthodoxes. Pour elle, le cocktail dînatoire du 3e arrondissement, et pour moi, la bisque de homard façon Paris Grill.

Le personnel s’exécute avec un empressement olympique, et voilà nos plats qui arrivent en moins de deux. Le cocktail dînatoire est une réussite. Deux cuillères qui débordent d’un tartare de saumon irréprochable sont englouties, le moelleux de camembert et vacherin disparaît presque aussi rapidement, et je me charge d’entreprendre la terrine maison dont j’aime les gros grains de poivre vert, moins appréciés par Sophie qui veut aussi ménager son appétit. Quant à ma bisque, nous aurions tous les deux préféré une plus grande présence du crustacé, et moins de tomate. D’autant que la magnifique présentation annonçait de belles choses.

La suite déboule gentiment. Intriguée par les tartes flammées, soeurs alsaciennes de la pizza, Sophie demande si la norvégienne qui se trouve dans la table d’hôte spéciale du mois peut aussi être commandée à la carte. On lui accorde volontiers cette fantaisie, et ce n’est pas sans lui plaire lorsqu’atterrit la chose sous son nez. La pâte croustillante est irrésistible, les morceaux de gravlax de saumon maison impressionnent par la finesse du goût, l’équilibre des saveurs est sans reproche.

Et moi? J’ai longtemps hésité avant de choisir. Maniaque de côtes levées, j’avais envie de croire le restaurateur lorsqu’il prétend offrir les meilleures en ville. Mais les classiques de la cuisine de bistro m’enchantent eux aussi. Le boudin noir aux pommes? Le foie de veau? C’est finalement le jarret d’agneau longuement braisé qui remporte la mise. Pas de regret, la portion est aussi copieuse que la proposition invitante: une branche de romarin joliment plantée dans l’os convainc qu’on ne lésine pas sur la forme. Sur le fond non plus: le goût est riche, costaud, les légumes sont parfaitement cuits (mais ils auraient pu être un peu plus chauds), tandis que le gratin nous fait hululer de bonheur.

Pour dessert, comment résister aux verrines qu’on nous présente dans un panier? Nous en prenons trois à partager, et nous en raclons les parois jusqu’à les nettoyer, comme si nos vies en dépendaient.

COMBIEN? /
Pour deux, environ 60 $ le soir pour l’entrée, le plat principal et le dessert. Tables d’hôte de 24 $ à 32 $. Le midi, environ 16 $ par personne pour entrée, plat et café. Ces prix n’incluent pas les taxes.

OÙ? /
Paris Grill
2820, boulevard Laurier (Complexe Jules-Dallaire)
418 658-4415
parisgrill.com