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Le prix du vin : À n'importe quel prix?

Une bouteille plus chère vous en donnera-t-elle vraiment plus pour votre argent? Quand le prix du vin atteint des sommets, les consommateurs trinquent…

Mais qu’est-ce qui justifie les gigantesques hausses de prix de certains pinards? Sachez que les coûts de production des plus grands nectars de la planète dépassent rarement les 25 $ la bouteille. C’est donc l’offre et la demande qui dictent les prix de vente. Les régions de la Bourgogne, de la vallée de Napa, de la Toscane, du Piémont et de Bordeaux en tête ont, depuis une quinzaine d’années, profité de l’engouement mondial pour le vin pour faire grimper leurs prix, sans répit et sans gêne. Aucun produit de la vigne ne devrait coûter plus de 100 $, mais plusieurs nouveaux riches, souvent néophytes, n’hésitent pas à payer les prix faramineux que certains producteurs exigent.

Bordeaux la coupable

Réputée pour ses vins de grande qualité et de très bonne garde, la région de Bordeaux est devenue LA leader en matière de prix. Grâce à cette réputation, Bordeaux influence le marché mondial des grands crus et entraîne à la hausse les prix demandés par les producteurs désireux d’atteindre les sommets prestigieux de la pyramide vin. Trop de consommateurs, amateurs et oenophiles avertis croient que plus un produit est cher, meilleur il est!

Dégustation à l’aveugle révélatrice

Il n’y a pas si longtemps, certains grands crus bordelais et autres demeuraient accessibles. Hélas, les hausses abusives des années 2000 (2000, 2005 et plus récemment 2009) ont placé un bon nombre de grands crus hors de portée pour la plupart des consommateurs. Mais rassurez-vous, il y a toujours espoir de dénicher de bons crus à prix doux. À titre d’exemple, lors d’une récente dégustation à l’aveugle organisée par le Grand Jury européen des plus grands crus de Bordeaux 2001, un simple Bordeaux supérieur (Grand Vin de Reignac à 15 euros) fut classé bon deuxième devant Pétrus (1500 euros), Ausone (800 euros) et Haut-Brion (350 euros). Son prix de 15 euros était de 10 à 100 fois moins élevé que celui des grandes pointures auxquelles il était comparé. Conclusion: en matière de vins, le prix n’est pas lié directement à la qualité. Le prix de vente reflète plutôt la réputation et la forte demande du produit… et l’avarice de certaines maisons.

Servir le consommateur ou les producteurs?

Malheureusement, la presse viticole collabore également à ces hausses en continuant d’encenser ces pinards chers de producteurs abusifs. Nul doute que le journaliste vin, un intervenant important pour l’industrie viticole, contribue à la réputation de nombreux produits. Malheureusement, les commentaires dithyrambiques et les fortes notes attribuées aux produits vendus déjà très cher permettent aux producteurs d’aller toujours plus haut en matière de prix.

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Vins de garde: les prix grimpent!

Ouverte lors d’une occasion spéciale récente entre amis, une bouteille du grand cru Château Lafite Rothschild 1995 s’est avérée malheureusement défectueuse. Quelle déception car le goût de bouchon était évident!

Heureusement, la SAQ offre depuis l’an dernier le remboursement de vins dits de garde, c’est-à-dire des produits dotés d’un bon potentiel de vieillissement. Payé 149 $ en 1998, ce Château Lafite fut remboursé à la SAQ au montant de… 1429 $! Voilà une bonne affaire à laquelle on ne s’attendait pas.

Selon notre monopole, le produit doit, de toute évidence, avoir été acheté au Québec et conservé dans des conditions idéales. La SAQ se réserve également le droit de faire une analyse pour s’assurer de l’authenticité du produit. Mais ce ne sont pas tous les produits de la vigne qui deviennent de bons investissements. Un Crozes-Hermitage 1998 d’une maison réputée, également retourné dernièrement pour la même raison, a enregistré une minime augmentation de cinq beaux dollars (de 23 $ en 2000 à 28 $ en 2010), soit un gros 50 cents de plus-value par année!

Suggestions de la semaine /

Voici quelques suggestions qui offrent un excellent niveau qualitatif et qui ne videront pas votre portefeuille:

Un superbe blanc /

Monte Fiorentine 2009 Soave Classico, Ca’ Rugate
Italie, 10775061, 19,25 $
/88

Élaboré avec le cépage garganega, voici un blanc particulièrement savoureux et séduisant. Vin équilibré, doté d’une texture veloutée et d’une belle allonge, son nez dégage des arômes de fruits à chair blanche tels que la pomme et la poire, le tout relevé de notes minérales discrètes. Une pointe d’amertume et une tendre acidité assurent fraîcheur. Une union plus que parfaite avec le saumon légèrement fumé.

Et de très beaux rouges /

Syrah Les Piliers 2008 Costières de Nîmes, Michel Gassier
France, 11253759, 16,10 $
/88

Nez typiquement fumé de la syrah, rehaussé d’effluves de fruits des champs, de vanille et d’épices douces. De sève moyenne, dans un style plutôt souple et coulant, cette syrah fruitée facile à boire plaira à l’amateur de vins mûrs et veloutés. Un pinard savoureux à souhait offert à bon prix. Une combinaison gagnante avec la pizza à la saucisse italienne.

Douro 2008 Quinta La Rosa
Portugal, 928473, 19,05 $
/88

Région à surveiller de près, le Douro déborde d’aubaines en matière de rouges savoureux et structurés. Celui de Quinta La Rosa offre fruits rouges et noirs bien mûrs, dans un boisé plutôt discret. Présence en bouche, tannins solides sans dureté, bonne structure et persistance, d’un charme délectable, il accompagnera à merveille les côtelettes d’agneau aux herbes de Provence.

Cabernet Sauvignon 2007 Mendoza, Catena
Argentine, 865287, 21,25 $
/89

Un excellent cabernet argentin vieilli 9 mois en fûts de chêne français (87 %) et américains (13 %). Bien boisé, son nez offre fruits noirs mûrs, de même qu’un effluve épicé charmeur. Un vin riche et rond de bon volume, doté de tannins veloutés et d’une bonne persistance. Ce beau cab vous en donne pour votre argent. Affinité assurée avec le contre-filet de boeuf simplement grillé.

www.nickhamilton.ca