Restos / Bars

Lawrence : Délicieusement british

Bienvenue chez Lawrence, le nouveau terrain de jeu du chef Marc Cohen. Au menu: étonnantes saveurs british et ambiance à la mode du Mile End.

Chez Lawrence, on retrouve la même équipe qui nous avait séduits au Moineau/Sparrow il y a quelque temps. Les voilà maintenant déménagés dans un local rénové un peu plus bas sur le boulevard Saint-Laurent, toujours dans le Mile End. Ethan Willis et Sefi Amir à l’accueil, et… le talentueux Marc Cohen en cuisine. Un drôle de déjanté venu de Londres, décidé à revamper sa gastronomie natale. Les nouveaux lieux étant petits, la foule s’y empresse rapidement, dès le mercredi soir. Une clientèle plutôt éclectique et bilingue, de tous âges. Tous venus déguster ces plats à la fois rustiques et modernes, si joliment ficelés. La déco? Plutôt simple: du blanc, du bois, une lumière adroitement tamisée, et un mignon sofa très classique pour attendre confortablement sa place. Vous êtes prêts pour le festin?

V’là les Brits

Il n’aime pas particulièrement qu’on qualifie sa cuisine de "gastropub", ce Marc Cohen, et il n’a pas tort. D’abord parce que ce resto n’est pas un pub. La longue carte des vins vous le prouvera. Sous la houlette de la sommelière Etheliya Hananova (extraordinaire d’honnêteté et d’efficacité), on y dégote aisément un apéro (une fine bulle de Bourgogne) et un vin rouge original, à prix raisonnable. Épatant.

Oubliez donc la bière et le fish & chips (quoique parfois, le midi, on pourrait vous en proposer), vous n’êtes pas au bon endroit. Pensez plutôt abats (coeur de canard, langue de boeuf, ou en terrine), charcuteries maison, maquereau ou lapin, agrémentés d’apprêts qui savent quitter les sentiers battus.

Car il faut être culotté pour associer porc et anchois. Imaginez: de l’épaule de porc rôtie et effilochée servie au creux de feuilles d’endives, rehaussée d’une mayonnaise aux anchois et aux câpres. Eh bien ça marche. Et à cent milles à l’heure, en plus.

Il faut aussi oser les charcuteries maison. Un exercice délicat et difficile. D’ailleurs, le jambon "sec" est en fait plutôt humide et résistant sous la dent… Bien essayé mais pas au point. En salade, on aime les pruneaux, le céleri rave et la pomme. Très frais.

Je vous parlais du maquereau plus haut. Voilà un poisson écologiquement correct qui ne devrait surtout pas vous effrayer. Saveur douce pour ces deux filets bien saisis et servis sur rapini, salsifis et citron confit. Un délice quelque peu gras, par contre.

Le lapin braisé nous impressionne par sa cuisson impeccable. Exigeante, cette bête ne supporte pas l’imperfection car elle se dessèche très vite. Tendre, savoureuse, elle s’est acoquinée avec quelques lupinis (fèves de Lima) épluchés, de fines courgettes et une sauce aïoli du tonnerre. On aime.

Desserts /

Tout aussi copieux et délicieux: traditionnels beignets aux pommes et crème glacée, ou riche, très riche pouding au chocolat au lait et beurre d’arachide.

Populaires brunchs du week-end /

À l’heure du brunch, vous devez absolument arriver tôt ou patienter pour savourer crumpets, beignes, saumon fumé et oeufs brouillés, ou les surprenants rognons sur pain grillé. Beaucoup de bonheur.

Emballant /
Cuisine inventive, savoureuse. Charcuteries et pain faits sur place. Ambiance conviviale où l’on s’occupe du client avec bienveillance. Le genre de resto au goût de revenez-y!

Décevant /
Gare à vous si vous ne réservez pas: Lawrence affiche souvent complet. Et, c’est un peu agaçant, on ne prend pas de réservations pour les très fréquentés brunchs, sauf pour les groupes de six et plus.

Combien? /
Comptez une trentaine de dollars par personne à midi hors taxes, boissons et service. Le soir, doublez, tout simplement.

Quand? /
Du mercredi au vendredi pour le dîner, du mercredi au samedi pour le souper, brunch les samedis et dimanches. Fermé les lundis et mardis.

Où? /
Lawrence
5201, boulevard Saint-Laurent, Montréal
514 503-1070, lawrencerestaurant.com