Restos / Bars

Métropolitain : Grands crus

Frais, beaux, bons, bien faits. Pourquoi chercher épithètes plus compliquées pour caractériser les sushis et autres mets nippons du populaire Métropolitain? Les plats parlent par eux-mêmes.

Ils ont bien failli m’avoir. Me détourner de mes envies de cru, avec leur alléchante carte de mets japonais: yakitori (mini-brochettes), poulet teriyaki façon Tokyo, fruits de mer teipanyaki (servis sur assiette chaude et pétillante)… Mais mon âme étant forte comme celle d’un samouraï, j’ai maintenu le cap vers les sushis.

Quand même, en entrée, je me suis permis de goûter quelques spécialités japonaises, conseillées par notre volubile et sympathique serveur. J’avais ouï dire que la tempura du Métropolitain jouait dans la cour des grands. Il me fallait donc vérifier. Baguettes en l’air, j’attaque mon Ika tempura, plat composé de quelques tranches de patate douce et de courgette, d’une rondelle d’oignon multicouches et de deux calmars bien fondants, tous amoureusement enrobés de cette panure, ma foi, digne de sa réputation. Pas trop grasse ni trop frite, juste assez goûteuse pour manifester sa présence tout en laissant la vedette à ce qui se cache dessous. Un fort bel équilibre, rehaussé par une sauce aigre-douce. Pendant ce temps, David fait ses délices d’un crabe à carapace molle croustillant, accompagné d’une excellente salade mariant laitue, wakamé (très bon!) et vinaigrette sucrée. Pour conclure ce savoureux préambule, quelques gyozas, certainement parmi les meilleurs que j’ai mangés. Très légèrement poêlés, les petits raviolis d’origine chinoise recèlent une farce de porc juteuse et impeccablement assaisonnée, sans amertume désagréable. Inutile de les plonger dans la sauce, tout délicieux qu’ils sont dans leur plus simple appareil.

Les sushis se posent sur la table environ 13 secondes après que nos assiettes vides ont disparu. Le service rapide, on aime, mais il ne faut quand même pas exagérer… Une gorgée de Blanc de Pacs (un penedès aux allures de riesling), et hop, je fonds sur ces bouchées qui font habituellement partie de l’équipage du Love Boat, assortiment très populaire ici. A+ pour le tataki de butterfish (escolar). Très brièvement saisie, la chair du poisson est restée dangereusement tendre, et la sauce aux accents sucrés qui l’enduit vient vous caresser les papilles comme une pécheresse. Nous fermons les yeux de bonheur en goûtant le tartare de pétoncles du Magic shop; détaillé juste assez gros, égayé de tobiko croquant, il est parfaitement relevé, si bien que les saveurs du mollusque se manifestent franchement avant que le côté épicé prenne le relais. Les tranches de saumon tempura, elles, me laissent un peu sur ma faim, car la sauce teriyaki-sésame qui les nappe amollit la friture. Quant au maki Caterpilar, hyper frais et abondamment garni, il allie anguille, saumon, crevette tempura et concombre, en plus des tranches d’avocat délicatement déposées sur son enrobage de riz. En extra: le "splurt" de sauce qui le coiffe crée un contraste sucré-salé réussi avec la sauce soya. Wow. J’allais m’exclamer, mais deux partisans du Canadien m’ont coupé le sifflet, emballés par le but fraîchement compté de leur équipe dont ils suivent les péripéties sur l’écran plat suspendu derrière le bar.

Au troisième service, le tour du chapeau de mon repas est complété par le gâteau royal, LE dessert à essayer selon notre serveur. Il avait encore une fois raison… Imaginez un gros cube fait d’une espèce de pâte à crêpe frite style tempura, recelant en son centre un sorbet aux fruits rouges à dominante de framboises, et surmonté d’une boule du même sorbet. Friture et sucre: parlez-moi d’un mélange gagnant. Tellement que c’est à se demander comment ça peut être légal.

Emballant /
La fraîcheur des poissons, la justesse des assaisonnements, le service amical, l’excellent rapport qualité-prix.

Décevant /
Le mince choix de vins, surtout au verre. Mais on peut toujours se tourner vers le saké ou la bière.

Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 65 $ le soir, 35 $ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /
Tous les jours de 11h30 à 14h30, puis dès 16h30.

Où? /
Métropolitain
1188, av. Cartier
418 649-1096
www.eddiesushi.com