Restos / Bars

Fu.shi : Au nom du père et du fils

Les amoureux de l’empire du Soleil levant adoreront le Fu.shi, qui réunit sous un même toit sushis, plats d’izakaya et boîtes bento. À déguster sur la terrasse, au soleil couchant.

Fu.shi signifie "père-fils" en japonais. Dans la salle à manger, papa Claude (Fredj) veille sur le service, pendant que fiston Jonathan officie dans les cuisines, mettant à profit des connaissances acquises auprès d’un maître en arts martiaux qui savait manier aussi bien les couteaux de cuisine que les chorégraphies d’autodéfense.

De l’ancien resto qui occupait auparavant cette adresse de la rue Sherbrooke, le défunt Garçon! pour ceux qui s’en souviennent, on reconnaîtra le mobilier en cuir marron, le bar en marbre et les murs en miroir. Se sont ajoutés: une branche de cerisier et des assiettes en forme d’éventail, en céramique, mais surtout un spectaculaire comptoir à sushis.

Et quand l’été dévoilera son épaule, on pourra profiter de la belle terrasse qui donne sur la rue Sherbrooke, où de grosses lampes ovoïdes montent la garde, telles des sentinelles de lumière.

À table!

Prêts comme nous à sortir des sentiers battus? Choisissez en entrée la salade d’algues assaisonnées aux… méduses. Vous avez bien lu! De fins tentacules translucides provenant de méduses thaïlandaises sont mélangés à du mesclun et à de fins bâtonnets de mangue et de concombre. C’est bon? Disons que c’est croquant et que ça goûte la mer.

Après cette entrée en matière, deux "plats signature" du chef ont attiré notre attention: le filet mignon Angus et la morue noire. Dans une mise en scène esthétique, la pièce de viande, saignante telle que demandée et bien striée par les marques du gril (le chef a travaillé dans un steakhouse en Alberta), était déposée sur une sauce au fromage bleu et au miso. En accompagnement: des chips de lotus et un petit monticule de pleurotes découpés en fins tronçons. En prime: un dessin abstrait réalisé avec un coulis de framboises sans rapport, dont la seule fonction est d’apporter de la couleur au plat.

Quant au poisson, il s’est présenté comme l’un des musiciens d’un quatuor à cordes désaccordé: aux extrémités d’une longue assiette rectangulaire blanche, on retrouve quelques asperges vapeur sans assaisonnement mais dont la cuisson est parfaite, et une purée de patates douces (à la texture rêche) coiffée de bouquets de brocoli vapeur. Elles encadrent du foie gras déposé sur un lit de chips de lotus. La pièce de résistance (et la plus intéressante des quatre) est un morceau de morue dont la chair a macéré dans de la sauce au miso, pour un résultat légèrement caramélisé et délicieux.

Quant aux sushis, nous avons repéré sur le menu les spécialités maison sous la rubrique "makis à découvrir". Ce sera pour une prochaine fois. Tout comme les boîtes bento, servies le midi, et les izakayas (nom donné ici aux tapas à la japonaise, traditionnellement servies là-bas dans les brasseries locales, ou izakayas).

Petites douceurs

Parmi les desserts, on retient les sushis-desserts, des petits rouleaux fourrés de crème glacée au thé vert et de banane frite, qui offrent un contraste chaud-froid intéressant. Moins emballante, la tarte au yuzu est comparable à une tartelette au citron, en moins acide.

Emballant /
La cuisson impeccable des viandes, poissons et légumes. Et la carte des boissons, qui offre une dizaine de sakés de qualité (chauds ou froids) et des thés japonais de la maison Camellia Sinensis.

Décevant /
Certains éléments des "plats signature" que nous avons goûtés sont disposés de façon à privilégier la présentation aux dépens du goût. En cuisine fusion, quand l’esthétisme prime sur le mariage des saveurs, il arrive qu’on assiste à de la… défusion.

Combien? /
Le midi, prévoyez une cinquantaine de dollars, et le soir, une centaine de dollars pour deux, avant taxes, vin ou saké, et service.

Quand? /
Du lundi au vendredi, midi et soir; samedi et dimanche, souper seulement.

Où? /
Fu.shi
1112, rue Sherbrooke Ouest, Montréal
514 687-4222, www.fushi.ca