Restos / Bars

Restos au décor tout neuf : Le grand méchant look

Finie l’époque où ce qui se passait dans l’assiette était tout ce qui comptait. Une ambiance, un espace, de la belle vaisselle, une signature visuelle unique… bref, il faut un concept! Visite guidée de restos au décor tout neuf.

Apollo, Le Restaurant

Le chef Giovanni Apollo a déménagé son restaurant au centre-ville, dans l’ancien presbytère de l’église anglicane Christ Church Cathedral.

Patrimonial.

La petite histoire/ Construite entre 1876 et 1883, cette magnifique maison a été démontée pierre par pierre de la rue Union à la rue Université lors de la construction du métro. Elle abritait depuis 1985 le restaurant français Le Parchemin. Ses fenêtres en ogive ont vue sur l’un des plus beaux jardins du centre-ville, lové entre les gratte-ciel et la Christ Church Cathedral.

L’esprit des lieux/ "Je voulais respecter le style original, empreint d’austérité. Surtout pas de bling-bling! J’ai été aidé par plusieurs entrepreneurs pour les aspects techniques, mais c’est moi qui ai conçu le décor, épuré, clair, très moderne et urbain avec de grands murs blancs et des parois de verre…"

Visite guidée/ Magnifique terrasse de 120 places. À droite, le bar et son espace lounge et café. À gauche, le restaurant. À l’étage inférieur, outre un accès direct au métro, on trouvera bientôt la boutique gourmande. À l’étage supérieur, deux salles de banquet modulables. Au 4e étage: la cuisine.

Pièces de résistance/ L’ascenseur de 1936 entièrement rénové, mais dont le look antique effarera peut-être les claustrophobes. Remarquez le revêtement des parois en cuivre de casseroles! L’enseigne conçue et fabriquée par le chef lui-même, un cube de casseroles et ustensiles compressés recouverts d’aluminium. "Il y a 30 ans de cuisine là-dedans et même une casserole de Bocuse et une poêle de Blanc!" précise Giovanni Apollo.

Et qu’est-ce qu’on mange?/ C’est toujours Jean-Michel Bardet (copropriétaire des lieux) et son équipe qui ont la charge de nous régaler du matin au soir. Le resto propose désormais du vin.

Où?/ 1333, rue Université, Montréal, 514 274-0153, www.apolloglobe.com

Van Horne

Avec ce resto de quartier, Sylvie Lachance et son conjoint amateur d’art et collectionneur Urs Jakob se sont lancés dans l’aventure de la restauration montréalaise pour la première fois.

La petite histoire/ Auparavant, ce minuscule local abritait le Bistro Justine. En le baptisant Van Horne, les proprios rendent hommage à William Van Horne, homme d’affaires président du Canadien Pacifique, mais aussi mécène dans le domaine des arts et de l’agriculture. Il fit construire de nombreuses fermes et serres expérimentales.

L’esprit des lieux/ "Je voulais un style clair et chic qui rappelle les petits restos de Chelsea à Londres. Au départ, il s’agissait juste de repeindre rapidement, mais notre passion pour le design nous a rattrapés!" Sur les murs de ce resto-galerie d’art, on peut admirer de nombreuses oeuvres de provenances et de styles différents qui se répondent avec harmonie.

Visite guidée/ Le resto compte 30 places assises, le tour est donc vite fait! Les proprios font attention à chaque détail comme ces petits rubans orange pour nouer les serviettes, qui rappellent le "style Hermès" à Sylvie Lachance.

Pièces de résistance/ De superbes portes en miroir et en plâtre venues du pavillon de l’Iran d’Expo 67, des assiettes Dixie en papier de Roy Lichtenstein dénichées à Los Angeles, le Picasso de Richard Bernstein, un majestueux totem de l’Ouest canadien baptisé Bill par Marie-France Bazzo…

Et qu’est-ce qu’on mange?/ Le jeune chef Éloi Dion propose sa "cuisine moderne": un menu inspiré des saisons et trouvailles du marché qui change deux ou trois fois par semaine.

Où?/ 1268, avenue Van Horne, Montréal, 514 508-0828, www.vanhornerestaurant.com

Le Pourvoyeur

Après avoir revampé l’institution de quartier Miss Villeray, Alain Bourgeois, Nicolas Canuel et leur nouvel associé Valerian Roy, aidés du designer Nicola Tardif-Bourdage, ont créé un pub festif et gourmand donnant sur le Marché Jean-Talon.

La petite histoire/ C’est en hommage à Jean Talon (l’homme), surnommé "le Pourvoyeur", qu’a été baptisé l’établissement. "Pour un entrepreneur, c’est un modèle extraordinaire!" affirme Alain Bourgeois avant d’énumérer les valeurs que son établissement partagerait avec le personnage historique. "Il a été le premier à créer une brasserie commerciale au Québec, et nous sommes un pub. Il a fait venir les Filles du Roy au Québec et nous aussi, nous voulons favoriser les rencontres. Il a créé les bases de l’agriculture en Nouvelle-France et notre menu s’inspire des produits d’ici vendus au marché…"

L’esprit des lieux/ Auparavant un restaurant italien, l’endroit est méconnaissable. "On s’est aussi laissé inspirer par les vieux bâtiments de l’époque industrielle du Marché Jean-Talon", explique Valerian Roy. Tuyaux dénudés, murs de béton, barres métalliques, ampoules avec filaments en tungstène côtoient tables en bois et éclairage orangé pour un aspect plus chaleureux.

Visite guidée/ Au rez-de-chaussée, la salle, tout en longueur, est immense. Côté marché, un espace lumineux, sorte de terrasse couverte ou de véranda. On passe ensuite devant le long bar avec sa cuisine ouverte et ses bancs de diner. Au deuxième étage: admirez la magnifique vue plongeante sur le marché.

Pièce de résistance/ Une immense table en bois conçue à partir des poutres de soutènement du resto Di Lalla, qui fut pendant près de 50 ans une institution du quartier Villeray.

Et qu’est-ce qu’on mange?/ Ni tout à fait bar, ni tout à fait resto, l’endroit ouvert le soir mais aussi à l’heure du lunch propose des petits plats inspirés des meilleurs produits du marché et des différentes nationalités qui s’y côtoient.

Où?/ 184, rue Jean-Talon Est, Montréal, 514 277-5858, www.lepourvoyeur.com