Boeuf au sel, rouleaux impériaux, salade de roquette à la Key West, nachos, dimsums poêlés, calmars frits, foie gras de canard, tartares variés… On décolle en grand sur les ailes de la rubrique Format apéro. J’opte pour la France avec un tartare de saumon tout en fraîcheur et en délicatesse, lié à l’huile et au jus de citron. C’est bon. Et beau: sur le dessus, un petit chou farci de crème aigrelette, ravissant comme tout. David, lui, est parti direction Thaïlande avec la soupe thaï, qui goûte moins le coco qu’à l’habitude, ce qui n’est pas pour nous déplaire… Bien relevé, le bouillon recèle des morceaux de poulet charnus et quelques légumes.
Escale vin au Chili pour lui, avec un verre d’Arboleda (un excellent cabernet-sauvignon), alors que je reste en France avec un rafraîchissant saint-chinian blanc des Fiefs d’Aupenac.
Ma saisie de pétoncles sur raviolis a des airs d’Italie. Notre serveur nous avait informés qu’il s’agissait d’un plat vedette, et je comprends vite pourquoi. Le poêlage des mollusques est impeccable: couverts d’une mince croûte dorée et croustillante, ils sont demeurés juste assez crus à l’intérieur. Leur saveur explose en bouche, c’est magnifique. Il faut aussi les imprégner de l’émulsion citronnée qui les entoure, ça vaut le coup! Quant aux gros raviolis disposés dessous, ils sont farcis d’une purée de petits pois et de mascarpone très estivale, simple et fraîche.
Le sud des États-Unis dévoile ses charmes à David, qui se régale de spare ribs géants de boeuf braisés dans le sirop d’érable, le gingembre et la coriandre, entre autres. Le reste des ingrédients est top secret, nous révèle sur le ton de la confidence Morgan, notre serveur (l’un des meilleurs à Québec, sans l’ombre d’un doute: il est efficace, consciencieux, hyper poli et connaît la carte sur le bout de ses doigts). Le chef fait bien de maintenir le mystère, car sa sauce est délicieuse, piquante en finale, et surtout, elle ne ressemble à aucune autre. La présentation du plat, comme celle de la majorité des assiettes ici, mérite une bonne main d’applaudissement. On a soigneusement disposé en une sorte de tour la pièce de viande, des légumes grillés, des pommes de terre rôties, de la roquette et une salade Waldorf tout à fait honnête.
Pfiou. Ça occupe de l’espace dans un estomac, tout ça. Je ne peux m’empêcher de faire une analogie avec la salle à manger, qui a certes gagné au change côté déco avec la transformation du lieu en supper club, mais qui est, ma foi, beaucoup trop chargée. Il faut se coller le ventre à la colonne vertébrale pour pouvoir circuler entre certaines rangées de chaises… L’ambiance, elle, est très animée et bruyante, avec comme bougie d’allumage un DJ qui s’active derrière la console. Nous ne saurons pas si l’atmosphère supper club opérera plus tard en soirée, car nous partirons tout de suite après les desserts, en trentenaires pantouflards que nous sommes.
Plus de place pour un atterrissage en douceur? On fait un effort et on s’en félicite, heureux de notre tarte Golden Boy au chocolat, caramel et arachides et de notre Martini exotique (ananas braisé à la vanille de Madagascar, sirop de menthe, glace au thé matcha et tuile au sésame). Difficile de boucler sa ceinture après ça.
Emballant /
Les présentations recherchées; les plats bien exécutés; les vins au verre, nombreux et généralement à prix très raisonnables, incluant mousseux et champagnes.
Décevant /
Le manque d’espace dans la salle à manger.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 90$ le soir, 35$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Dès 11h30 la semaine, dès 17h la fin de semaine.
Où? /
Voo Doo Supper Club
575, Grande Allée Est
418 647-2000, poste 1
www.voodoogrill.com