Restos / Bars

La Salsa : Si loin si près

L’attrait pour La Salsa relève de l’exotisme familier. Parce que cette cuisine du Mexique et du Salvador, on l’a adoptée depuis longtemps. Si bien qu’on entre dans ce resto avec le sentiment de revenir chez soi, convaincu d’y retrouver tout ce qu’on aime.

Quoi? Déroger à mes habitudes et commander autre chose que les plats habituels qui composent mes festins pantagruéliques à La Salsa? Je ne pourrai pas y échapper. Aujourd’hui, il n’y a plus de tamales.

Profitons-en pour explorer, en plus d’une tostada de tinga et de la brûlante enchilada verde dont la sauce volcanique enflamme les papilles. Puisque Sophie a pris les pupusas (que j’adore aussi), en remplacement du tamale, ce sera le pozole, une soupe de grains de maïs gonflés et de viande de porc, servie avec une panoplie de condiments.

Pas de déception. C’est chaud, parfaitement assaisonné. Les grains de maïs ont la texture de l’orge. Je n’en attendais pas moins de cette cuisine familiale au confluent des traditions culinaires du Salvador et du Mexique qui, lors d’innombrables visites au fil des ans, ne m’a jamais déçu. Et hop, j’envoie nager les avocats, la laitue et le jus de lime dans la soupe avant de tout avaler, pigeant dans le guacamole de Sophie: onctueux, riche, simplement parfait.

Entre deux bouchées enthousiastes, je constate que la salle est désormais pleine. Devant moi, un jeune homme tente de convaincre toute la tablée d’y aller avec l’assiette dégustation, histoire d’essayer un peu de tout. Bonne idée.

Le regard surstimulé par les affiches, banderoles et plantes artificielles d’un décor de fête où le toc est, paradoxalement, un signe d’authenticité, j’écluse mon verre de horchata. Je ne déteste pas sa texture un peu poudreuse, le goût d’épices prononcé. Sophie, elle, frétille déjà à l’idée de tremper ses lèvres dans son chan, une eau de fruits typique d’Amérique centrale dont la couleur et le sucre abondant renvoient à des souvenirs d’enfance. Qui a dit Kool Aid?

Il nous faudra aussi de l’eau pour apaiser mon gosier, irradié par l’enchilada verde dont j’adore la puissance. Je me délecte du léger goût de vinaigre de la sauce verte qui nappe l’ensemble, surmonté de fromage fondu et d’un monticule de guacamole. J’alterne avec ma tostada de tinga, elle me semble plus épicée qu’à l’habitude. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Sur une tortilla frite, le poulet effiloché, la sauce et la laitue hachée se partagent la vedette, les textures et les saveurs se mêlant pour mon plus grand bonheur. Gras, fraîcheur, épices. L’équilibre est respecté.

Sophie pioche avec enthousiasme dans son enfrijolada où, entre deux tortillas, le mariage de fromage, poulet et pâte de fèves fait mouche. Si la sauce était un peu plus chaude, tout serait parfait. Puis, avant qu’elle n’en fasse qu’une bouchée, j’entame sa pupusa, une galette à laquelle on a incorporé du porc et du fromage avant de la déposer sur la plaque: si simple et si bon. Ce qui est un peu la devise ici.

Emballant /
La constance et la qualité des produits, les choix de plats et les combinaisons possibles. L’éventail de boissons typiques, de bières mexicaines et sud-américaines.

Décevant /
Les desserts, rarement très excitants.

Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 30$ le soir, 20$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /
Lundi au samedi de 11h30 à 22h.

Où? /
1063, 3e Avenue
418 522-0032