L’environnement extérieur est un peu surréaliste. Le restaurant, situé devant la marina d’Oka, est adossé à un parking de voiliers dont les coques sont surélevées. Le regard, peu importe où il se pose, balaie une mer de mâts blancs qui se bercent au gré des vaguelettes du lac des Deux Montagnes.
À l’intérieur, par contre, l’énorme dragon de cuivre à l’oeil rouge, les nappes tissées de fils dorés aux petits motifs d’éléphants, les statues aux visages lisses et le jardin d’eau où s’ébattent quelques carpes ont vite fait de nous rappeler que nous sommes dans un restaurant thaïlandais. Bienvenue au Shand Thaï, un établissement asiatique qui a adapté sa cuisine pour plaire à des clients aux palais peu habitués à l’exotisme.
Au menu
Le menu à numéros (92 plats) annonce des spécialités thaïlandaises et cambodgiennes. Par-ci par-là se glissent un très chinois poulet Général Tao, de très américaines côtes levées et frites et un très français carré d’agneau. Il y a quelques combinaisons et des suggestions du chef. Parmi celles-ci: cuisses de grenouilles, cailles, calmars, pétoncles, nids d’oiseaux (plat de nouilles croustillantes) et poisson. Bref, il y en a pour tous les goûts.
Pour débuter, nous commandons les numéros 1 et 2: une soupe Bangkok et une soupe cambodgienne, aux personnalités diamétralement opposées. Alors que la première est dense, riche et goûteuse, l’autre s’apparente à une doucereuse soupe won ton. Dans la première, on retrouve des saveurs caractéristiques de la Thaïlande: cari rouge, lait de coco, citronnelle. Dans la deuxième, on peine à identifier les lamelles de poulet annoncées dans la description du menu, tant elles sont rares et se confondent avec les vermicelles de riz. Le repas se poursuit avec une entrée de calmars à la chair caoutchouteuse enrobée par une chapelure dont le goût domine celui du mollusque. La portion est suffisamment abondante pour qu’elle soit partagée à deux.
Viennent ensuite un numéro 34 et un numéro 46, soit un Chhar Oeuk, un plat de boeuf d’origine cambodgienne, et un plat de fruits de mer Shand Thaï. Deux sautés. Le premier met en vedette de fines tranches de boeuf marinées, et le second, des fruits de mer (2 petits pétoncles dont l’un a encore son muscle, 3 minis langoustines, 4 crevettes moyennes). Le dénominateur commun des deux plats: des lanières de poivron vert, orange et rouge. Le plat de boeuf, bien que qualifié dans le menu de piquant, ne l’est pas du tout; pour l’obtenir relevé, il faut le demander. Dans les deux cas, les sauces où baignent les ingrédients égalisent l’ensemble.
Petites douceurs
À part les classiques banane, pomme ou ananas servis dans un sirop, la carte des desserts propose des gâteaux au fromage du commerce, des tartufos et un parfait aromatisé à la crème de menthe blanche et verte. Le tartufo, même s’il n’a rien de thaïlandais, est probablement le dessert qui suscitera le moins de déception.
Emballant /
Les cinq terrasses, dont celle sur le toit qui est réservée aux 5 à 7, nous font profiter de la vue rapprochée sur la marina et le lac des Deux Montagnes, et sur Montréal d’où l’on peut même apercevoir de loin les feux d’artifice. Il y a aussi l’amabilité du patron, qui accueille les convives avec une chaleureuse poignée de main.
Décevant /
La musique d’ambiance doucereuse, qui peut à la longue lasser ou irriter.
Combien? /
Comptez une soixantaine de dollars pour deux, avant vin, taxes et service.
Quand? /
Le soir seulement. De mai à octobre, sept jours sur sept; d’octobre à mai, du jeudi au dimanche.
Où? /
Shand Thaï
61, rue des Anges, Oka
450 479-9957, www.shandthai.com