Elle: Ericka Soleilhac. Lui: Pascal Turgeon. Elle: en salle. Pleine de peps, enjouée, rapide et efficace. Lui: un ancien cuisinier du très couru Tapeo (situé à un coin de rue); un bon chef. Les lieux: un lumineux local d’une trentaine de places. Quelques sièges dehors, en terrasse. À l’intérieur, déco sobre, très zen, rehaussée de tons orange vif et d’un mur noir en guise d’ardoise. Menu: cuisine française, ingrédients locaux. On reconnaît immédiatement le style bistro alignant tartares, escargots, bavette, morue, magret de canard et médaillon de cerf de Boileau. Du déjà vu, certes, mais heureusement, une cuisine surtout bien ficelée, dotée de ce charmant accent du Sud, celui-là même de notre serveuse et copropriétaire, Ericka Soleilhac. C’est elle qui s’empresse de refroidir la bouteille de pinot noir ramenée de vacances américaines, dans un ravissant sac en plastique orangé rempli d’eau et de glace. L’ambiance: conviviale. À tel point que nous faisons rapidement connaissance avec la table d’à côté, dont nous reluquons les entrées. Les premiers échos sont bons. Tant mieux!
Au menu
En guise d’apéritif, on nous présente deux croûtons nappés d’une purée d’aubergine aromatisée à l’huile de truffe. Le doute s’installe. Chef, nous devons vous l’avouer, nous sommes las de cette huile chic et bon genre à l’arôme artificiel. L’aubergine, c’est si bon, laissez-la s’exprimer! Rapidement, les premières entrées vont nous rassurer. Inclus dans la table d’hôte, le gaspacho de tomates et concombre est frais et franc. La salade mesclun est éclatante de vivacité, très estivale. Voilà qui avive rapidement les papilles. En supplément, nous choisissons les escargots. Plongés dans une sauce au gorgonzola dense décorée de noix et d’un triangle de pâte feuilletée croustillante servi à côté (et qui n’a donc pas imbibé une once de sauce), ils séduisent. Le tartare aux deux saumons, une combinaison adroite de poisson frais et fumé, bien relevé, est accompagné d’une purée d’oignons blancs et d’un pesto de coriandre comme sortis du potager. Probablement l’entrée qui nous ferait revenir ici!
Au moment de choisir les plats, Ericka Soleilhac nous annonce qu’il n’y a plus de morue. Dommage, elle était annoncée en sauce meunière aux palourdes. À la place? Du tilapia. Autant dire qu’on a remplacé du filet mignon de boeuf par une bête côtelette de porc! Mauvais choix. On en sera quitte pour les linguinis. Un plat qui pourrait bien nous laisser amorphe? Il est en fait plein d’énergie, avec ses pâtes cuites à point, mêlant une savoureuse sauce au chèvre, épinards fondants, tomates cerises vivifiantes et noix croquantes. Le carré d’agneau est tout aussi superbe. Deux généreuses pièces, rosées à souhait. La chair fond en bouche. Autour: rabiole, courgette, poivron rouge et un gratin de pommes de terre style dauphinois pas mal sec. Ça, c’est dommage. Mais dans l’ensemble, on se régale.
Douceurs
Beau travail du côté des desserts. Classique fondant au chocolat et, surtout, ravissante tarte au citron renversée, riche, à croûte craquante. Encore!
Emballant /
Un restaurant de quartier comme on les aime: service généreux et amical, ambiance détendue, cuisine soignée sans être compliquée. On souhaite voir plus de ce genre de Tandem dans tous les arrondissements!
Décevant / Des accompagnements un peu faibles et convenus. Et l’huile de truffe, on laisse tomber. D’accord?
Combien? /
Préparez une quarantaine de dollars par personne, sans taxes ni service. N’oubliez pas d’apporter votre vin.
Quand ? / Du mardi au samedi, de 17h30 à 23h.
Où ? /
Tandem586, rue Villeray, Montréal
Réservation hautement recommandée: 514 277-3339