Restos / Bars

Apollo restaurant : Pour le meilleur et pour le pire

En déménageant, Apollo restaurant a certes quadruplé sa superficie, mais il a surtout troqué son statut d’"Apportez votre vin" contre un cellier bien garni.

Après le visionnement du film El Bulli: Cooking in Progress, ma copine Isabelle me demande s’il y a un chef à Montréal qui fait dans la gastronomie moléculaire. Giovanni Apollo prétend en faire. Par petites touches, on s’entend. Justement, son restaurant vient de déménager au centre-ville. Allons-y.

Le nouvel Apollo occupe les locaux de l’ancien Parchemin, dans le presbytère de la cathédrale Christ Church. Lieu idéal pour pratiquer une gastronomie parfois érigée en culte! À l’intérieur, les seuls éléments qui subsistent de l’établissement précédent sont trois monte-plats chauffants faisant transiter les assiettes de la cuisine du troisième étage jusqu’aux salles à manger du deuxième et du premier étage.

Tout le reste a été abandonné pour faire place à une déco épurée et blanche, que ponctue la signature graphique du resto: des ustensiles griffonnés en rose fuchsia sur les nappes de papier. Un imposant cellier encadre l’entrée, sur deux étages. À l’extérieur, des parasols blancs délimitent les frontières d’une terrasse végétalisée dont l’accès est marqué par une compression d’accessoires de cuisine, clin d’oeil aux oeuvres de César (ou pâle copie de celles-ci).

Au menu

Sur l’ardoise, des mots-clés sont inscrits à la craie. On en choisit un ou plusieurs et on attend les surprises, qui se présentent sous la forme de quatre ou cinq variations sur le même thème, dans de petits plats. Ces déclinaisons sont offertes le soir. Nos choix: Mer et Île Maurice. Comme il serait trop long ici de détailler chacun des plats, je m’en tiendrai au meilleur et au pire.

Mer. Le meilleur: les gnocchis au homard, sauce crémeuse au parmesan. Les goûts sont francs et les ingrédients s’amalgament avec bonheur. Le pire: le bar sauvage, trop cuit. Clin d’oeil à la cuisine moléculaire: une "sphère" de wasabi. Il s’agit ici d’obtenir une bille liquide enfermée dans une fine pellicule gélifiée. En bouche, la bulle éclate et libère ses saveurs. Malheureusement, celle-ci ne goûte pratiquement rien.

Île Maurice. Aucun des plats n’est à la hauteur des promesses que laisse présager un voyage culinaire au coeur des saveurs exotiques de cette île de l’océan Indien. Trop de sagesse, pas assez de mordant. Le meilleur: le civet de cochon marron (sorte de sanglier) reposant sur un lit de riz à la cardamome. L’ensemble est onctueux, savoureux. Le pire: le petit rouleau farci au poulet, d’une fadeur déconcertante.

Si on n’a pas l’âme d’un aventurier, on peut toujours se tourner vers les plats à la carte, plus classiques.

Douceur

Toujours dans l’esprit du menu thématique, nous choisissons l’expression Fruits rouges, présentée en cinq déclinaisons. Le meilleur: une "sphère" de cerise et gelée de citron, servie dans une cuillère, et dont le mariage est parfait. Le pire: des fraises ultra-acides sans complicité avec le chapeau de mini-guimauves gratinées à la citronnelle qui les recouvre.

Emballant /
Le déménagement du restaurant Apollo au centre-ville nous fait profiter d’un plus grand espace intérieur et d’une magnifique terrasse. En prime: le grand cellier qui recèle plus de 2 500 bouteilles dont environ 25% en importation privée.

Décevant /
Beaucoup trop d’inégalités et de saveurs différentes dans un même thème. L’ensemble donne l’impression d’une cacophonie. Qu’est-ce qui se passe avec le nouvel Apollo? Certes, Giovanni était en vacances lors de notre passage, mais cela ne devrait pas être une excuse.

Combien ? /
Pour deux, comptez environ 100$ le soir et 50$ le midi, avant vin, taxes et service.

Quand? /
Sept jours sur sept, pour déjeuner, dîner et souper. Brunch le dimanche.

Où? /
Apollo Restaurant
1333, rue University, Montréal
514 274 0153
www.apolloglobe.com