Restos / Bars

Kimono Sushi Bar : Un soupir dans chaque sushi

Récemment déménagé à Sainte-Foy, le Kimono Sushi Bar a repoussé la frontière de son élégance. À table, la présentation est toujours à couper le souffle et les sushis frisent l’indécence.

De retour d’une journée éreintante dans les bois, j’ai le corps traversé du froid cru de l’automne à mon entrée. Mes yeux fatigués se laissent charmer par le nouveau décor, avec ses jeux de lumière douce, ses banquettes ovales au cuir épousant les formes et ce long bar tout en blancheur, où se détachent en arrière-plan les jets colorés des poissons dans leur aquarium mural.

L’ambiance pousse le raffinement japonais que l’on attribuait à l’ancien Kimono de l’avenue Cartier à son maximum, et je me laisse aller à un romantique élan nippon en commandant du saké chaud, voyant dans le vin une barrière à cette immersion orientale.

Julie, qui me connaît du bout des doigts, demande deux portions de sashimi d’escolar, mon préféré. Je ne peux jamais m’empêcher de fermer les yeux lorsque le geyser d’huile au goût de beurre explose sur mon palais. Et la coupe du Kimono est sans faille, comme toujours.

Nous enchaînons avec le Squad et le Sunset, deux nigiris de pétoncle accompagnés respectivement de tempura épicé et d’oursin. La gonade du petit dernier est d’une délicatesse rare et le goût de mer est plus ténu (nous sommes dans la période idéale pour le déguster). Le nigiri au mactre d’Amérique sera par contre une déception: sa chair est trop robuste, presque caoutchouteuse.

C’est désormais au tour des makis, qui débarquent sur une magnifique assiette carrée. Le maki homard et son caviar, d’une fraîcheur appuyée, toute en finesse. Puis le trio épicé: Kamikase, TMT et B-52, un plaisir d’équilibre entre la mayonnaise épicée, le poisson (tartare, saumon fumé et thon rouge), les flocons de tempura, le concombre et l’avocat.

En finale, nous partageons une crème brûlée à l’orange et au curaçao. Là aussi, un dérapage aurait pu se produire et pourtant, l’agrume et l’alcool viennent atténuer le gras de la crème à un point tel que l’idée nous vient d’en prendre une autre portion.

Je ne me cacherai pas. Il y a de cela presque une décennie, le Kimono fut ma première belle expérience, mon premier véritable contact avec le sushi. Je me rappelle la réticence de mes essais, au tout début.

Pourquoi, alors, ce restaurant en particulier a su m’arracher des soupirs de félicité, à l’époque?

Le réconfort.

C’est que, derrière l’emballage de ces sushis fringués avec minutie et goût, il y a un mariage de textures qui me fait littéralement fondre. Un rythme, même, dans ces makis au riz juste assez tendre, aux tartares moelleux et au tempura croustillant.

À ceux qui préfèrent le classicisme japonais et la sobriété des ingrédients, je suggérerai les sashimis et les nigiris (la qualité du poisson est irréprochable). Parce que l’art du maki, au Kimono, passe beaucoup par l’utilisation de tartares enrobés de mayonnaise ou de tempura. C’est loin d’être mal fait ou américanisé, au contraire. Ces makis figurent parmi les meilleurs à Québec, bien qu’il faille s’attendre à un excès de luxe. Un excès si bien réalisé qu’il conduit directement au soupir.

Emballant /
L’expérience de restauration dans son ensemble, de l’ambiance moderne au service courtois en passant par la qualité des sushis.

Décevant /
Le manque de propositions de makis plus délicats, sans tempura.

Combien? /
Le soir, environ 70$ pour deux personnes, incluant une entrée, un plat principal (ou une sélection de sushis) et un dessert (excluant boissons, taxes et pourboire). 40$ pour deux en table d’hôte du midi.

Quand? /
Du lundi au vendredi, de 11h30 à 23h. Samedi et dimanche de 10h à 23h.

Où? /
Kimono Sushi Bar
1137, route de l’Église
418 648-8821
www.kimonosushibar.com