Restos / Bars

Per Te : Tenir salon

Blotti au coeur de Villeray, le joli petit restaurant italien Per Te sustente les résidents du quartier depuis trois ans. Sans prétention et sans surprise.

En gastronomie comme dans le show-business, il y a les vedettes… et les autres. Ces derniers évoluent dans l’ombre, loin du radar médiatique. Ce sont souvent des restos de quartier qui font leur p’tit bonhomme de chemin sans tambour ni trompette. Pratiques et rassurants, on les adopte parce qu’ils sont à proximité de la maison. Comme s’ils étaient une extension de notre salon.

Le Per Te ("pour toi", en italien) fait partie de cette catégorie. Discret, il arbore une belle décoration déclinée dans les couleurs terre – beiges profonds, bruns chauds, gris métallique. Les accessoires, dont d’élégantes tentures et un lustre à breloques, confèrent au lieu un je ne sais quoi à la fois altier et chaleureux. Je m’y suis attablée un jeudi soir où il pleuvait des cordes, en compagnie d’une copine qui habite Villeray, à quelques rues de l’établissement.

Au menu

Le menu et la carte des vins sont italiens mur à mur. Seul intrus au tableau: des nems aux choux asiatiques et sauce thaïe; on se demande ce qu’ils font là. En entrée, ma copine choisit un plat de capellinis au pesto et crevettes. Déception: les crevettes sont de "Matane". Elle s’attendait à de beaux crustacés charnus. Hormis cela, les pâtes sont moelleuses et s’amalgament bien avec le pesto. Bref, c’est un petit plat simple et réconfortant, parfait pour un soir de pluie battante.

De mon côté, je choisis la table d’hôte, qui débute par un potage à la pomme de terre. Le mélange manque cruellement de goût. Heureusement, il y a sur la table un moulin à poivre noir et un autre à sel rose. Ma copine en saupoudre également allègrement ses pâtes.

En plat principal, nous choisissons une escalope de veau al limone et un foie de veau aux poires et marsala. La première viande n’est pas suffisamment juteuse pour être un régal. "Les escalopes que je me fais à la maison sont meilleures", me fait remarquer mon invitée, qui est une redoutable cuisinière diplômée de l’ITHQ. Ma pièce de foie, d’épaisseur inégale, offre une section rosée, selon la cuisson demandée. Par contre, le centre de la partie épaisse est malheureusement cru. Les deux viandes ont exactement les mêmes accompagnements: pommes de terre rissolées, bouquets de brocoli, et macédoine composée de petits cubes d’aubergine, courgette, oignon rouge et poivron orange. Les sauces, l’une au citron et l’autre au marsala, sont généreuses et goûteuses. Certainement réalisées avec des fonds maison. Un plus.

Douceurs

La carte des desserts, faits maison (sauf la crème glacée), est courte. La crème brûlée et la torta caprese (un gâteau au chocolat sans farine, originaire de Capri) y tiennent la vedette. La première, classique, est réalisée dans les règles de l’art. La torta est quant à elle moelleuse et délicieuse, presque fondante. Les desserts sont le point culminant du repas.

Emballant /
L’intimité et la décoration des deux salles à manger, qui s’apparentent à des petits salons, sont propices aux confidences. L’accueil et le service à la fois discret et chaleureux du propriétaire, M. Luigi de Rose, que l’on adopterait volontiers comme ami.

Décevant /
Le côté imprécis des plats, qui contraste avec la décoration soignée. Mais comme il ne s’agit pas d’un restaurant vedette, les attentes sont moins grandes.

Combien? /
Le soir, prévoyez une centaine de dollars pour deux, avant vin, taxes et service. Le midi, réduisez cette somme du tiers.

Quand? /
Les midis du mardi au vendredi, et les soirs du mardi au samedi.

Où? /
Per Te
371, rue Guizot Est, Montréal
514 389-3000
www.restaurantperte.com