Restos / Bars

Café Sirocco : Chaud-froid

Au Café Sirocco, certains éléments des plats nous réchauffent le coeur, alors que d’autres nous laissent froids. Variations météo.

En cette soirée frisquette, j’aurais eu bien besoin de m’envelopper dans l’ambiance chaleureuse qui régnait dans le nouveau lounge du deuxième étage du Sirocco. Malheureusement, c’était complet. Nous avons été placés dans la partie avant du rez-de-chaussée, où seulement quelques tables étaient gratifiées de convives. J’ai toujours trouvé l’atmosphère un peu froide dans cette section, loin du vent chaud auquel fait référence le nom du resto; ce repas n’allait pas me faire changer d’avis.

Réfugions-nous donc dans les plaisirs de la chère. Pas de tapas pour moi, ni de tartares; je veux du réconfort. Je papillonne entre fruits de mer, grillades, mijotés et pâtes fraîches. Un martini pour commencer? Il y en a ici un nombre impressionnant. Plutôt du vin. Rouge.

Il arrive heureusement plus vite que nos verres d’eau, que nous avons dû demander trois fois. Sympathique, ce Château de Jau (Côtes du Roussillon Villages), tout en cerises et en épices. David, lui, est encore en mode estival, autant dans sa coupe (Pyrène, Cuvée Marine, Côtes de Gascogne) que dans son assiette. En entrée, il a choisi un carpaccio de tomates aux tranches généreuses rehaussées d’huile et d’origan. Trois "doigts" de féta frits, qui pèchent par excès de sel, complètent le plat. J’avais commandé du saumon mariné aux herbes, mais il n’en reste plus. Je me rabats sur le Doré-mi grillé, servi sur une salade de concombre au yogourt et à la menthe. Le salé du fromage s’accorde bien avec le côté crémeux et frais de la salade.

Nous passerons vite sur notre crème de légumes, au goût correct mais dont la texture, un peu claire, pourrait être améliorée. En éliminer les micro-morceaux de légumes serait aussi une bonne idée.

David continue de s’agripper à l’été avec un tartare, qu’on lui a préalablement fait goûter pour s’assurer qu’il était relevé à son goût. Une attention trop rare. Dans le menu, on le disait de pétoncles et crevettes tempura. La "tempura" se révèle en fait de gros morceaux de won-ton frits trop cuits, donc durs, et au désagréable goût d’huile. L’aspect du tartare n’est pas non plus très invitant: trop liquide et mollasson. La faute aux pétoncles, étrangement visqueux? Les frites, très croustillantes comme d’habitude, rachètent l’assiette, tout comme l’imposante salade garnie d’une julienne de légumes ultrafine et d’une vinaigrette décemment sucrée.

Mon osso buco de veau braisé aux tomates ne se gêne pas pour délivrer son concentré de saveurs dès mes lèvres franchies. Et quelle tendreté! Mais les pâtes fraîches sur lesquelles il repose sont d’une simplicité décevante. Elles devaient être au pesto, mais sont uniquement agrémentées de basilic frais haché. Une chance que la sauce de l’osso buco vient s’en mêler… Les légumes d’accompagnement s’avèrent banals: brocoli, chou-fleur, haricots verts, carottes. Disons que l’assiette manque un peu de finition.

Maintenant bien réchauffée par mon plat requinque-moral, je me risque à tâter du nougat glacé aux pralines et aux noisettes grillées. J’ai bien fait, c’est un délice! Encore une fois, attention aux accompagnements: melon d’eau, melon miel, cantaloup taillés en dés – on a vu plus recherché. Les pommes caramélisées de David, servies en coupe avec glace à la vanille, crumble et crème fouettée, disparaissent aussi vite que notre restant d’appétit.

Nous partons en nous disant qu’il faudra revenir en même temps que l’été pour profiter de l’espace lounge, quand ses immenses portes-fenêtres seront ouvertes sur la chaleur de juillet. Ça semble bien loin.

Emballant /
La variété de la carte, autant au chapitre des plats que des entrées.

Décevant /
Les accompagnements communs, l’ambiance assez froide du rez-de-chaussée.

Combien? /
Pour deux personnes, 70$ le soir, 35$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire). Plusieurs formules économiques du genre "ajoutez 14$ au prix du plat et obtenez entrée, potage, dessert et café".

Quand? /
Tous les jours pour le dîner et le souper. Brunch le dimanche.

Où? /
Café Sirocco
64, boul. René-Lévesque O.
Québec
418 529-6868
www.cafesirocco.com