À Montréal, les restaurants coréens n’abondent pas. Sur ce plan, on ne peut pas dire que la ville soit très tendance. Pourtant, la cuisine coréenne a tout pour plaire: en plus d’être santé, ses ingrédients sont variés et ses saveurs, riches. On y fait le plein de légumes (dont certains sont lactofermentés comme dans le traditionnel kimchi), de tofu, d’algues, de viandes, de poissons, de fruits de mer et d’aromates de caractère comme la pâte de piment, le soja, le sésame, le gingembre et la coriandre.
Omma, sur l’avenue Bernard, est le plus récent établissement coréen à avoir vu le jour à Montréal. Ses fourneaux sont sous l’ascendant d’une authentique maman coréenne, Mi Kyum Kim. L’intérieur est simple et propret. Sans pour autant nous téléporter en Asie, les quelques éléments de déco – lampes en papier de riz, mobiles en origami, représentations de paysages en nacre – font écho à ce qu’il y a dans les assiettes.
Au menu
Comme mot d’introduction, le dak nalge tigim est un choix judicieux. Il s’agit de six ailes de poulet juteuses et croquantes, bonnes à s’en lécher les doigts. Leur secret: elles ont été marinées dans une sauce au gingembre, piment, saké et soya. Autre intro intéressante: la soupe mandoo gook, un réconfortant bouillon de légumes où nage un gros ravioli farci maison de tofu et légumes. Pour donner plus de panache au discret bouillon, on prendra soin d’y ajouter une lampée de sauce soya.
Côté mets de résistance, le sam bap bulgogi est digne d’attention. Tout en étant un plat ludique en soi. D’un côté, on a des lanières de bœuf grillées, présentées sur une plaque de fonte chaude. De l’autre, des feuilles de laitue romaine, du kimchi, une pâte de piment et du riz collant. On dépose un peu de chaque ingrédient dans une feuille que l’on mange avec les mains, comme on le ferait avec un taco.
Très réconfortant et miummy, le poisson Omma est un plat de filets de poisson à chair blanche (cette fois-ci, du panga ou basa fish) légèrement panés et rehaussés par une mayonnaise maison au wasabi et coriandre. Les palais douillets n’ont pas à s’inquiéter: le wasabi étant servi avec parcimonie, on ne sent pas du tout son feu.
Chaque service peut être complété par des entremets comme des kims, qui sont des algues nori salées et rôties, à manger comme des chips. Coup de fouet océanique et vitaminé assuré!
Douceurs
Pour le moment, la carte des desserts est «en construction», donc réduite à sa plus simple expression: crèmes glacées – thé vert, pistache ou double chocolat – et sorbet à la rhubarbe. Tous fabriqués par Les Givrés. Délicieuse, la glace à la pistache goûte vraiment la noix évoquée. Quant au sorbet, le goût si distinctif de la rhubarbe est difficilement détectable, même en ayant recours à ses souvenirs d’été et à son imagination.
Emballant /
Une cuisine authentiquement ménagère, qui réussit à nous rendre familières des saveurs pourtant inhabituelles. Un resto de quartier sans prétention, animé par la faune jeune et décontractée du Mile End. Une carte de thés en feuilles qui inclut le yujacha, une boisson chaude coréenne aux agrumes et miel.
Décevant /
Les feuilles de sésame, annoncées dans certains plats, ne sont pas toujours disponibles; elles sont alors remplacées par des feuilles de romaine. Et la carte des vins est vraiment minimaliste.
Combien? /
Une soixantaine de dollars avant taxes, vin et service. Un bon rapport qualité-prix.
Quand? /
Les sept soirs de la semaine. Brunch les samedis et dimanches.
Où? /
Omma
177, avenue Bernard Ouest, Montréal
514 274-1464