Restos / Bars

Chez Roger : Du bar au bistro

Chez Roger? Une taverne tristounette? Plutôt un des bons bistros de Rosemont. À redécouvrir.

La vieille taverne a bien changé. Oubliez les œufs dans le vinaigre et les langues de porc en conserve. Chez Roger est désormais un bar-resto à la mode des plus contemporains. D’un côté, le bar, popularisé il y a quelques années par l’animatrice de télévision Christiane Charette, et de l’autre, un resto branché qui se remplit à vue d’œil, même un mardi soir d’hiver. La vaste cuisine ouverte donne sur un comptoir où s’alignent les habitués. Côté salle, de la pierre, du bois, un grand tableau noir pour afficher le menu du jour, et des couleurs vibrantes pour allumer le tout. Chez Roger, l’«hypertaverne» de Rosemont, affiche facilement complet. Les clients, eux, semblent contents.

Au menu

Chez Roger a connu son lot de changements. Après avoir été repris en main par les gars du Kitchen Galerie, le voilà sous la gouverne de l’équipe du restaurant Le Plaza, rue Saint-Hubert. Mais l’esprit est resté le même: une bouffe réconfort, chic et délurée, qui s’affirme à coups de classiques: crabcake, calmars frits, foie gras, tartares, fish & chips, bavette et côtes levées.

Nous avons toutefois décidé de tourner le dos à ces plats attendus et aux fritures pour nous diriger tout d’abord vers la soupe à l’oignon. Pas une surprise, certes, mais un bon baromètre pour s’assurer des talents de l’équipe de David Couture, le chef. Un ancien du restaurant Aszu, dans le Vieux-Montréal. Une référence. Sa soupe à l’oignon, donc, s’exprime tout en douceur: un bouillon dense et savoureux, des croûtons mouillés et un fromage, le Mont St-Benoît, bien relevé. La petite touche qui touche: on vous apporte le plat gratiné et on ajoute le bouillon sur place, versé à même une théière.

De la même manière, le tartare de saumon est servi dans un petit cul-de-poule et mélangé devant vous: un méli-mélo de poisson parfumé au sésame, agrémenté de panko (la chapelure japonaise de mie de pain) et de caviar mujjol, un mélange bon marché d’œufs de mulet et de hareng. De généreux croûtons d’un bon pain servent à étaler le tartare en toute gourmandise.

Côté plats, les raviolis maison au canard, agrémentés de champignons et de mini-bok choys, étaient délicieux. La pâte était tendre et légère, le bouillon, parfumé: voilà une assiette réussie.

Par contre, la joue de bœuf était carrément sèche. La chair, tendre, n’était pas fondante. La sauce, au vinaigre balsamique et au café, était très sucrée et n’avait pas la saveur attendue de l’arabica. Les asperges rôties, forcément importées, étaient toutefois fort bonnes, tout comme la purée de céleri-rave.

Douceurs

Si nous avions un seul dessert à recommander? La queue de castor, dont la pâte est un peu lourde, certes, mais farcie de chocolat et nappée de caramel au beurre salé. Elle se partage aisément et se révèle carrément cochonne. Un must.

Emballant /
Une bonne cuisine bistro, bien foutue, efficace. L’ambiance, agréable, est encore plus allumée pour qui s’installe au comptoir, face à la cuisine ouverte. La carte des vins est volumineuse et intéressante.

Décevant /
Le service est quelque peu hautain, du genre «je voulais travailler au Toqué! mais je bosse Chez Roger». Et expéditif, en plus. La joue de bœuf, sèche, nous a grandement déçus.

Combien? /
Préparez une centaine de dollars pour deux, sans le vin, les taxes et le pourboire.

Quand? /
Tous les soirs, de 18h à 23h.

Où? /
Chez Roger
2316, rue Beaubien Est, Montréal
514 593-4200, barroger.com