Restos / Bars

Montego : Bienvenue au club

Une ambiance de fête et un menu qui réchauffe les coeurs: les deux ingrédients principaux de la recette du Montego ne lassent pas une clientèle toujours aussi nombreuse qu’enthousiaste.

Fin janvier, l’hiver devient un peu triste, sauf au Montego, où l’on jurerait que Noël ne finira jamais. Ce jeudi soir déverse un flot continu de convives qui, en quelques minutes à peine, ont rempli les salles, les salons, et s’agglutinent désormais au bar où ça parle haut et fort. Derrière nous, un party de bureau va bon train. Au travers, quelques couples s’imprègnent de cette ambiance électrique. On ne vient pas ici pour se la couler douce, mais pour participer à une fête.

La carte, elle, décline de si nombreux plaisirs qu’il est difficile de faire son choix. Les propositions du soir suffisent à elles seules à éveiller notre faim. Crabcakes, foie gras au torchon, tagliatelles aux pétoncles, salade de canard confit au caramel de cidre… Le menu habituel, lui, aligne toujours le même amalgame d’une cuisine bistro, et d’une autre, italienne façon Marco Polo, donc avec plusieurs incursions orientales. C’est ainsi que se côtoient des pâtes, des pièces de boeuf Angus, une crêpe au canard à la sichuanaise, des salades, des escalopes de veau, une soupe thaï, des tartares, des risottos et un poulet du général Tao.

Dans cet esprit de communion des cultures, nous partageons un tataki marié à un carpaccio de saumon. Une idylle qui s’étiole un peu trop vite, malgré la qualité du poisson. On a déposé des tomates séchées et beaucoup de leur huile sur cette superposition de saumon, si bien que cela masque tous les goûts.

Heureusement, la suite est autrement satisfaisante, et nous arrive rapidement. Il ne faut pas compter ici sur un service très élaboré, mais il est toujours souriant, et diablement efficace vu l’achalandage.

La joue de veau braisée façon bourguignonne ne goûte peut-être pas le vin comme Sophie s’y attendait, mais force est d’avouer que la viande est savoureuse, fond littéralement en bouche, et la portion est copieuse.

Quant à moi, j’y suis allé d’un coup double des mers. Le bar noir du Chili et le risotto au homard. Ce dernier a la texture idéale (juste une touche trop cuit pour le perfectionniste, mais à peine), son onctuosité ajoutant au bonheur d’y croquer de généreux morceaux de crustacé. La chair du bar se détache en épais flocons sous la fourchette avec la volupté qu’on lui souhaite, la cuisson est parfaite. La tombée d’épinards, les poivrons grillés et la jolie salsa à l’huile (avec des morceaux d’olives vertes) rehaussent le poisson, mais pas tout à fait assez. Un peu de sel et du poivre du moulin suffisent cependant à me contenter.

Plus ça va, et plus ça s’anime autour. Une discussion politique éperonne les esprits derrière nous. Les musiciens se promènent dans le resto, se faisant une petite place au milieu de la foule et des serveurs qui naviguent dans cet océan de monde où ça tangue sérieusement. Bref, le party est pogné.

C’est le moment que choisissent les desserts pour nous arriver. Ils sont spectaculaires, si bien que tous les yeux dans la salle les suivent jusqu’à nous. Ainsi paradent un tiramisu homérique, serti d’arabesques de sucre d’orge et de chocolat, et une boule chocolatée au caramel salé parée d’atours semblables. Un peu gênés, nous les engouffrons tout de même.

Emballant /
L’ambiance (à condition d’en avoir envie), le vaste choix de produits au menu, la rapidité du service.

Décevant /
La classification du menu qui se veut ludique, mais qui s’étale indûment en trop de sections. Les assaisonnements trop timides.

Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 80$ le soir, 40$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /
Tous les soirs ainsi que le midi en semaine. Brunch le dimanche dès 9h30.

Où? /
Montego
1460, av. Maguire
Québec
418 688-7991
www.montegoclub.com