Depuis deux ans, la proprio de ce petit resto entretient ses souvenirs de Polynésie française – elle y a habité plusieurs années – en servant des plats typiques de ce chapelet d’archipels du Pacifique. Pensez poissons, vanille, curry, mangue, patates douces, gingembre et noix de coco. Notre repas sera d’ailleurs parfumé presque en entier par ce délicieux fruit à l’odeur de vacances, dont des répliques en moitiés font office de haut de bikini au mannequin en jupe de paille qui nous accueille à l’entrée. Papeete, c’est par où, mademoiselle?
Julie est aux anges, elle qui mettrait de la noix de coco dans sa sauce à spag si elle ne se retenait pas. Elle sourit de toutes ses dents après sa première gorgée de Mooroa, qui combine rhum, jus de mangue, jus d’ananas et sirop de coco. Le tour du verre est tapissé de noix de coco râpée, et garni d’une tranche de carambole et d’une cerise de terre. Joli, mais surtout délicieux – j’en ai un aussi. Nous nous faisons violence pour ne pas tout avaler d’un trait, car nous voulons étirer nos cocktails jusqu’à la fin du repas, le mince choix de vins (trois blancs, trois rouges) ne nous ayant pas inspirées.
Une grande tablée s’installe près de nous, ce qui ralentira considérablement le service lorsque nous en serons au plat principal et au dessert. Mais pour l’instant, profitons de nos entrées, arrivées rapidement. Ces deux salades (la Vahiné et la Tiaré) se ressemblent à peu de choses près: très généreuse portion de laitue, crevettes, tomates (blanches et sèches; dur est l’hiver), avocat et mangue, le tout relevé de vinaigrette mangue-gingembre. En extra, la mienne compte de l’ananas et des coeurs de palmier. "La vinaigrette est pas mal… vinaigrée", me glisse Julie. En effet. Et les coeurs de palmier détonnent dans l’ensemble. Heureusement, les crevettes sont tendres et goûteuses.
Le temps s’étire, mais je reçois finalement mon poisson cru à la tahitienne, une spécialité tout en fraîcheur et en simplicité. De gros dés de marlin cru parsemés de légumes tranchés finement ou en dés (carottes, chou, tomate, concombre) baignent dans le lait de coco et le jus de citron, ce dernier venant judicieusement "couper" le sucré du premier. Ça goûte le soleil. Et la mer. Cette pimpante salade est escortée de riz blanc assez fade; un basmati ou un riz au jasmin auraient plus de punch, mais peut-être s’agirait-il d’une entorse à la tradition? Le mahi-mahi sauce vanille de Julie n’a rien non plus de complexe: une sauce à la crème rehaussée de graines de gousse de vanille nappe un généreux morceau de poisson, dont le goût parvient à s’affirmer malgré la saveur têtue de la vanille. Les accompagnements mériteraient ici aussi un coup de pep: riz blanc et haricots jaunes et verts surgelés, cuits vapeur.
En me rendant aux toilettes, je remarque un coin détente avec sofas, devant un écran où défilent des images qui nous donnent envie de s’acheter un billet pour le Sud illico. Lorsque je reviens, les mains fleurant le savon coco-vanille (on file le concept jusqu’au bout), mon gâteau au coco et coulis exotique m’attend. Bon, mais un peu sec. Julie, elle, est sur le point de demander une paille pour aspirer le lait de coco qui irrigue sa banane flambée. Elle n’en a pas eu assez, faut croire.
Emballant /
La cuisine et les cocktails ensoleillés. Le menu fait main qui se donne des airs d’album avec ses photos de plages, de fleurs, de baleines…
Décevant /
Les accompagnements frugaux.
Combien? /
Pour deux personnes, pour trois services, 70$ le soir et 50$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Le soir du mercredi au samedi, le midi du jeudi au samedi.
Où? /
Le Tiaré Tahiti
307, rue Saint-Paul
Québec
418 692-4004
Changement de propriétaire. maintenant c’est un resto à fuir.
Le Tiaré
C’était une bonne adresse à Québec, mais …
Ou tout l’art de détruire un superbe restaurant.
Amis de la Polynésie, en Avril 2012, Gaelle a quitté Québec, ou en tout cas, elle a vendu son restaurant à une fille « du cru », une locale, qui y a apporté toute son incompétence.
Ambiance : Avant le tiare offrait une ambiance musicale tahitienne reposante.
Dans un espace salon permettant de prendre un cocktail, un grand écran diffusait des photos des atolls, des fonds marins
Maintenant, l’espace salon a disparu au profit de tables. Maintenant, aucune possibilité de prendre une pose « tahiti », fini le diaporama et la douce mélopée tahitienne a cédé la place à un reggae assourdissant de seconde zone. Pour info au nouveau propriétaire le reggae est jamaïcain. Rien a voir avec tahiti.
Service : Avec Gaelle, un service discret et efficace. Aucune fausse note durant les 3 soirées que j’y ai passé.
La nouvelle équipe est commerciale, inefficace et ses attentions ne sont centrées que sur votre addition.
25 minutes d’attentes pour recevoir les cocktails apéritifs qui ont été préparés au jus de fruit à température ambiante. Les glaçons sont proposés 10 minutes pus tard. Le repas aura duré 2H30 pour un cocktail, une entrée et un plat. Je n’ai pas eu le courage de demander un dessert.
Cuisine : Avec Gaelle, des saveurs subtiles, du poisson frais, des fruits exotiques frais, des desserts maison.
Soit le cuisinier de la nouvelle équipe obéit aux consignes strictes de la nouvelles directions, soit il est totalement incompétent, soit il souffre d’agueusie (perte totale du gout).
Dans leur cuisine on ne trouve absolument rien. Aucun arôme, aucun goût, aucune saveur. Tout est dilué. Tout est délavé. Même les couleurs des plats en sont devenus tristes. Et le poisson est maintenant du poisson congelé !!!
Le cuisinier vous le sert tel quel. Le marlin frais a cede la place à un poisson fade à chair blanche, imitation marlin.
En bon Nord-américain, ils n’ont pas pu s’empêcher de mettre du choux râpé dans la salade. Que vient faire le choux dans la cuisine tahitienne ?
Hygiène: Le cuisinier de Gaelle était tout à son travail. On le voyait s’activer efficacement en cuisine. Il ne touchait à rien d’autres que ses ustensiles et ses produits. On l’entendait se laver les mains fréquemment.
Le nouveau cuisinier vient, dans son maillot transpirant, apporter les menus aux tables, répond aux appels personnels sur son cellulaire, puis repart en cuisine tout en continuant sa conversation dont profite tout le restaurant.
Je n’ai pas entendu une seule fois le bruit de l’eau durant mon repas.
Coté toilette, il vaut mieux les éviter.
Ont-ils été nettoyés depuis avril 2012 ? j’en doute.
Les vins : ils n’ont encore rien changé à l’excellent choix qu’avait fait gaelle, mais je prends les paris qu’il y aura bientôt de la bière.
Une cuisine sans saveur se doit d’être masquée par une bière.
Le nouveau Tiaré respire l’appât du gain et la maximisation du profit au détriment de la qualité et de la clientèle.
La nouvelle direction semble ignorer que ce qui permet d’espérer une réussite commerciale tient en 2 paramètres : La qualité du produit et la qualité du service à la clientèle
RIP Tiaré