Restos / Bars

La Queue de veau : Pour l'amour du gril

La Queue de veau est l’endroit tout désigné pour raviver les souvenirs de BBQ et des dimanches soir chez grand-maman: grillades juteuses, classiques réinventés ainsi que mets et cocktails à base de bière.

J’aime manger parce que la nourriture est mystérieuse. Elle puise sa force à travers nos sens, qui catalysent à leur tour une pléthore de souvenirs.

J’aime la simple amertume de la croûte d’une côte de veau bien grillée, presque brûlée. En plein hiver, à La Queue de veau, cette côte m’a rappelé ces chaudes soirées d’été où l’odeur de propane se mêle à celle, piquante, de l’herbe fraîchement coupée.

Au premier coup d’oeil, le décor de cette hyperbrasserie se confond avec l’idée banlieusarde d’un restaurant contemporain: le design est anonyme et le concept, effacé. On y sent une réelle volonté (le plancher à carreaux noirs et blancs), mais on n’y trouve pas les autres éléments traditionnels d’une brasserie française: vieux miroirs, tapisseries, nappes blanches, bois foncé aux teintes profondes.

C’est en effleurant la carte et sa rubrique "Je m’en souviens" que s’allume en moi un ravissement. L’identité culinaire québécoise revisitée, que ce soit avec le pâté chinois aux joues de veau et au fromage de chèvre ou le "club sandwich" au canard confit et bacon à l’érable. Le menu possède un côté bistro très affirmé, la bouillabaisse côtoyant des côtes de veau et de boeuf, ainsi qu’un fameux steak-frites.

Côté vin, la carte est solide. Une plus grande sélection de bières en fût aurait toutefois été bienvenue. Julie et moi nous entendons sur le Petit, un chenin blanc sud-africain tout en naïveté. Il me donne l’impression de croquer dans une pomme Granny Smith et d’avoir neuf ans.

Je reste en enfance et me gâte avec un sandwich au "beurre de peanut". Fabuleuse entrée en matière: pain brioché, beurre d’amande et une gelée de cerises noires un peu acidulée qui enveloppe un foie gras poêlé avec soin. Julie, elle, se tape des pétoncles un peu trop fermes sur un lit de capellini fade quelque peu superflu. Contrairement à mon sandwich, chaque élément ne vient pas compléter les autres.

Le carré d’agneau de mademoiselle est rosé à la perfection et se pose sur un risotto qui aurait gagné à être plus crémeux. Les accompagnements? Haricots au beurre croquants et délectables légumes grillés. Ma côte de veau repose à côté des mêmes légumes, et sa portion gigantesque me plonge dans l’émotion d’un BBQ d’été (lire ci-haut).

Le ventre plein, nous tardons à siroter le fond de nos verres de vin. Nous partageons quand même un sandwich à la crème glacée version costaude. La croûte est très épaisse et trop sucrée. Gare aux petits appétits.

La note finale? Une bonne bistronomie qui mérite le détour.

Emballant /
Les cocktails à la bière et la cuisine, abordable et pleine de saveur.

Décevant /
Le manque d’atmosphère.

Combien? /
Pour deux personnes, pour trois services, environ 70$ le soir et 30$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /
Tous les jours de 7h à tard le soir, sauf le dimanche (fermeture à 14h).

Où? /
La Queue de veau
380, boul. Charest Est
Québec
418 204-4555
www.laqueuedeveau.com