Après un parcours jalonné de multiples stations – La Montée de lait, Bouchonné, La Montée, La (re) Montée de lait, le Newtown -, le chef Martin Juneau semble arrivé à bon port. Enfin, on l’espère.
Avec son associé Louis-Philippe Breton (également chef), il a rénové l’ancien local d’Apollo pour en faire un lieu aussi convivial qu’un pastis à l’apéro, sans délaisser la cuisine inventive et inspirée qui a fait sa réputation.
L’espace à l’éclairage tamisé se divise en trois sections: en vitrine, une salle réunit d’étonnantes tables en bois aux contours irréguliers; au milieu, une autre salle, séparée de la première par un rideau de billes de bois, regroupe des peintures contemporaines et du mobilier de cuir, ainsi qu’un bar; et tout au fond, se trouve la grande cuisine vitrée aux murs de céramique rouge où se donnent en spectacle les chefs et leur équipe, et où 12 convives peuvent s’attabler en face d’un écran vidéo les soirs de hockey (Juneau est un fan du Canadien).
Au menu
Le menu propose une dizaine de plats dont les portions sont plus grosses qu’une entrée mais plus petites qu’un plat de résistance. Toujours aussi fondante en bouche et extraordinaire, la poitrine de porcelet laquée servie sur un pancake de panais, le plat-signature de Juneau, est au rendez-vous. Dommage que la portion soit si petite!
Il y a également le chopped liver à la juive, des foies de volaille réduits en purée dans laquelle des morceaux ont été incorporés pour donner de la texture. C’est servi avec des quartiers d’œuf dur et des câpres liés par une mayonnaise, et des chips de bagel. L’ensemble est d’un équilibre exemplaire. Un vrai délice!
Côté mer, la brandade de morue en friture, fondante et craquante, et le saumon biologique mariné servi avec des pommes de terre rattes et un coulis de roquette sont deux choix éclairés. Dans chaque plat, on retrouve ce souci du détail, cet équilibre des saveurs, des couleurs et des textures dont Juneau détient le secret.
Douceurs
La carte des desserts compte quatre propositions (en excluant l’assiette de fromages et celle de petits fours). Les beignets à la pomme et leur parfait glacé au caramel sont tout simplement divins. Et le gâteau aux carottes a plus à voir avec une réinterprétation originale qu’avec le lourd gâteau rustique qu’on a l’habitude de voir ailleurs. Chapeau à la chef pâtissière Isabelle Leroux.
Emballant /
Retrouver Martin Juneau en aussi grande forme et dans un lieu aussi décontracté est réjouissant. Belles surprises du côté de la carte des vins, spécialisée dans les produits nature et mise en scène par David Ward, sommelier à casquette et chemise à carreaux.
Décevant /
Les tables de la section du fond sont trop hautes. Ou peut-être que les fauteuils sont trop bas? Toujours est-il que la proportion entre les deux n’est pas idéale.
Combien? /
À deux, comptez environ 70$ pour quatre plats et deux desserts, avant vin, taxes et pourboire.
Quand? /
Du mardi au samedi, à partir de 15h45. Brunch le dimanche.
Où? /
Pastaga
6389, boulevard Saint-Laurent, Montréal
438 381-6389