Carl Witchel, le regretté animateur de L’omnivore à CIBL et passionné de cuisine chinoise et de piments forts, m’avait un jour fait connaître un restaurant du quartier chinois, en m’assurant que l’établissement était authentique, lui qui avait séjourné en Chine. Je me rappelle l’abondante utilisation de piments oiseaux dans plusieurs plats et la sensation de bouche en feu tout au long du repas. Carl était aux p’tits oiseaux. Le KanBai me fait penser à ce resto. En mieux, même. Carl aurait adoré.
Son décor neuf et pimpant (il est ouvert depuis environ sept mois) joue la palette du blanc, rouge et noir. Le blanc laiteux des lampes de papier de riz et des chaises de plastique tranche avec le noir des banquettes et le rouge des pans de murs aux masques chinois multicolores bon marché. La salle, souvent pleine, est fréquentée en majorité par de jeunes Chinois fashion aux t-shirts griffés et aux mèches de couleur. Bref, il a tout pour plaire et dépayser.
Au menu
Le plat vedette des lieux est une sorte de soupe de poisson dont la surface est recouverte par une armada de piments oiseaux. Dans le bouillon rouge et piquant, des morceaux de filet de poisson à chair blanche, fondants en bouche, s’amalgament à des pousses de soja fraîches et craquantes, et à des grains de poivre du Sichuan bien parfumés. Ce plat, qui se partage à deux, est tellement bon qu’on peut vite en devenir accro. Peut-être est-ce l’effet de la capsaïcine? On prendra soin de le déguster avec du riz collant pour atténuer (un peu) le feu des piments. Pour une touche de légumes, le plat de haricots verts mélangés à du porc haché s’avère un bon compagnon végétal.
En entrée, deux plats craquant de fraîcheur et extrêmement savoureux nous ont plu: la salade de méduse et concombre, et les rouleaux d’émincé de porc arrosés d’une sauce à l’ail et farcis de laitue, bâtonnets de concombre et feuilles de coriandre. Épatant!
Les plus hardis s’en donneront à cœur joie avec des mets atypiques comme la salade de panse de bœuf râpée, très fraîche et servie avec des concombres, ou encore le gros intestin de porc, plus goûteux. Les plats de viande émincée (canard, agneau, bœuf, poulet, crevettes) servie dans des cocottes de fonte déposées sur des réchauds, ou encore grésillante sur des plaques chaudes, sont aussi d’excellents choix.
Douceurs
À essayer: la «soupe» de boulettes de farine de riz fermenté baignant dans un liquide translucide avec quelques cubes de papaye. C’est très agréable, presque un dessert d’enfant. La banane frite, enrobée d’un sirop orange quasi phosphorescent, est très bonne: sa panure est mince, la chair de la banane n’est pas en compote. On retient le bon goût de la banane fraîche et de son sirop qui n’est pas aussi sucré qu’il en a l’air.
Emballant /
Les jeunes serveuses sont souriantes et affables. Rien à voir avec les airs indifférents souvent rencontrés dans d’autres établissements chinois.
Décevant /
Le KanBai est un désert pour les amateurs de bons vins. Oubliez les bouteilles bas de gamme et optez pour la bière Tsingtao ou encore le saké.
Combien? /
Une cinquantaine de dollars à deux, avant taxes, alcool et service.
Quand? /
Midi et soir, sept jours sur sept, sauf le mardi midi.
Où? /
KanBai
1813, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal
514 933-6699
Bonjour, j’ai des amis qui y sont allés et qui m’ont dit qu’on y offrait un menu sans gluten. J’aimerais valider cette information. Quelqu’un est allé et peut me le confirmer?