Bistro de quartier contemporain par excellence, le Quai no 4 est le rendez-vous convivial de la faune jeune et branchée du quartier. Contraste avec les vieux diners du coin: le lieu frappe par son design actuel, composé de bois et de métal récupérés, comme ces lampes noires, découpées dans des bouteilles de propane. Hommage aux anciens ateliers Angus du quartier: la superbe photo d’une locomotive à vapeur d’un autre siècle trône sur un mur. Bienvenue donc aux passagers, Quai n° 4.
Au menu
À la une de sa carte, ce bistro vante sa mission, «proposer un menu responsable», et déroule la liste de ses fournisseurs: Lapin de Stanstead, Cochons tout ronds ou Viandes biologiques de Charlevoix. Les locavores adoreront. Un menu éclectique et ancré dans l’air du temps, à l’image des jeunes cuisiniers tatoués qui s’épivardent derrière les fourneaux: sandwich de pulled pork, baby back ribs, popcorn de ris de veau, poissons et viandes fumés maison, charcuteries tendance.
Délicieux: le saumon fumé à chaud, fait ici, à la chair soyeuse et délicate, est rehaussé d’une mayonnaise style tartare, d’un émincé de fenouil et de petits cubes de poire asiatique tout en équilibre. La soupe à l’oignon n’a rien de révolutionnaire, dense sans être trop sucrée et décorée de fromage Louis d’or fondant. Agréable. Le tartare de bœuf est parfaitement assaisonné et, même si la viande est parfois mal coupée, sa fraîcheur et sa tendreté sauvent la mise.
On me l’aurait dit avant, j’aurais changé de plat: le gravlax de saumon est en fait un beau pavé saisi à l’unilatérale et servi avec le même amoncellement de fenouil et de poire que l’entrée de saumon fumé. Sa texture, légère, n’a rien du traditionnel poisson mariné au sucre et au sel. Avec sa sauce hollandaise et ses asperges cuites à point, c’est une très belle assiette. La tarte aux champignons des bois est en fait un mélange crémeux et ravissant de pieds-de-mouton et de pleurotes agrémenté d’un fromage de chèvre vieilli fondant entre deux minces tranches de pâte feuilletée. Riche, gras, mais pas mal.
Vous trouvez qu’il manque de légumes ou de salade? Il faudra vous y résoudre et les commander à part.
Douceurs
Facile: il n’y a que deux desserts au menu. Le premier est une crème brûlée un peu granuleuse aromatisée à la poire et à la poire Williams. Décent. En revanche, le pot de chocolat et sa crème chantilly, à la mode Patrice Demers, est dense, intense, émaillé d’arachides croquantes. Cochon.
Emballant /
Un resto de quartier à l’ambiance amicale qui donne le goût de déménager dans le coin. Une cuisine bien fignolée, sans légèreté mais assumée. Une carte des vins courte mais précise.
Décevant /
Le serveur, débordé et pas assez informé, a fait ce qu’il a pu, sauvé de justesse par l’arrivée tardive de sa consœur. La musique lounge est lancinante et répétitive: elle ne plaira pas à tous les goûts. Les banquettes et les tabourets ne sont pas des plus confortables.
Combien? /
Comptez une quarantaine de dollars pour une entrée, un plat et un dessert, sans taxes, ni alcool, ni service.
Quand? /
Cuisine ouverte tous les jours, de 17h à 22h.
Où? /
Quai n° 4
2800, rue Masson, Montréal
514 507-0516 (pas de réservations possibles sauf pour les groupes), quaino4.ca