Restos / Bars

Le 30 février : Le secret

Les propriétaires du nouveau resto Le 30 février sont des cachottiers. Pour vous initier à leur concept qui mise sur l’intangible bouche à oreille, un article sous forme de chasse au trésor.

INDICE NO 1

À la télé, une émission de voyages. L’animatrice au français approximatif se trouve à Istanbul, et son guide, un homme flegmatique au teint basané, lui fait grimper docilement les escaliers d’un immeuble quelconque. "Tu vas voir, ça en vaut la peine." Au sommet, un restaurant étonnant où règne une ambiance de fête.

Avec Le 30 février, Sherbrooke compte désormais une telle table, un "secret bien gardé" qui peut plaire aux locaux tout en dépaysant les touristes. Distinction importante: le resto se trouve au ras du sol…

INDICE NO 2

Depuis sa récente ouverture, cet "apportez votre vin" jouit d’un achalandage au-delà des espérances de ses copropriétaires, et ce, seulement grâce au bouche à oreille. Pour preuve, voici un extrait d’une conversation avec l’un d’entre eux:

– Si tu fais un article, je ne veux pas que tu indiques l’adresse, ni même le numéro de téléphone.

– Es-tu sûr? Ça se trouve pourtant dans Google!

– Pour vrai? Je n’étais pas au courant. Je ne suis pas très "techno"…

INDICE NO 3

Face à la devanture, la vigilance est de mise afin de déceler le nom du restaurant, peint sur un mur de briques (érigé derrière une vitrine).

Le briquetage se retrouve également à l’intérieur du 30 février. Le local est chaleureux, rénové à la manière D.I.Y. du plancher au plafond (agrémenté d’immenses lustres dorés). De charmants recoins peuvent être investis par des groupes festifs ou pour des tête-à-tête enflammés.

INDICE NO 4

Le 30 février n’ouvre pas le midi. La raison invoquée par Carl, copropriétaire: "Je viens du milieu du théâtre, et ma vision du restaurant s’apparente à la mise en scène. On n’ouvre que le soir, et chaque souper constitue une représentation."

INDICE NO 5

Une fois attablé, ne cherchez pas le menu. Au 30 février, tout le monde a droit à la table d’hôte (sûrement la plus abordable en ville), et le serveur se charge de vous détailler les options.

La cuisine y est inventive, maison, généreuse. On pourrait souligner que la pintade à la Wellington fut succulente, que les endives braisées agrémentaient bien le tartare d’autruche et que le potage de betteraves se distinguait par ses épices, mais au 30 février, à chaque tomber de rideau, le menu se voit renouvelé au gré des produits et de l’inspiration de Michel, le chef.

De plus, que vous soyez un habitué de ce vaudeville ou un nouveau venu, vous aurez droit à des surprises… Une petite assiette par-ci, un petit verre par-là.

INDICE NO 6

Par sa trame musicale, Le 30 février se distingue de tous les autres établissements en ville. On y entend principalement du blues, souvent pop, mais jamais ringard. Aucune chance d’entendre une voix virile dire "Vous écoutez Galaxie", car chaque pièce fut choisie avec un soin maladif.

Et le volume? Juste assez fort pour ne pas entendre les tables voisines. Appréciable, quoiqu’on aurait aimé savoir comment les autres clients ont eu vent du secret…

Le 30 février
Quelque part au centre-ville de Sherbrooke
Dans le 819