Il ne paie pas de mine, le mini Café Sardine. Et pourtant, c’est bien là que nous avons croisé un jeune chef au talent surprenant. Pas si étonnant: Aaron Langille est déjà passé par les cuisines du Club Chasse et pêche puis du Filet, et par un stage de trois mois dans le meilleur restaurant au monde, oui oui, le Noma. Ici, il poursuit ses expérimentations étonnantes, parfois géniales, parfois bancales, mais toujours séduisantes, à base d’ingrédients locaux. Installé dans ce qui fut le café de La Montée de lait, il bricole une douzaine de mets de format mi-entrée, mi-plat, conçus pour être partagés. Le tout dans une atmosphère chaleureuse de bois et de briques très vintage. Exigu, le Café Sardine, mais convivial!
Au menu
Avec sa trentaine de places bien tassées, comme des sardines dans leur boîte, le café invite à l’échange. On zieute allègrement les plats de la table d’à côté, et si, comme lors de notre visite, les voisins sont sympas, vous pourrez même en goûter une bouchée! Alexandre, le serveur/sommelier volubile, navigue entre les tables avec aisance et n’oublie personne. Il parle du menu avec passion, décrivant chaque plat à vous donner l’eau à la bouche. La tournée commence avec un œuf de cane miroir déposé sur une salade de cresson à la vinaigrette légère qui cache de la moelle de veau. L’amertume de la salade croise la richesse de la moelle, baignant dans le riche jaune de l’œuf. Savoureux. Le flan de courge est stupéfiant: moelleux, léger, à peine sucré, couvert d’une croûte acidulée de sucre et de citron grillée, façon crème brûlée, rehaussé d’échalotes et de câpres. Un délice qu’on mangerait au dessert.
Plus osée, la salade cuite d’orties mêle fines tranches de topinambours, pimbinas (une baie rouge indigène) et bourgeons de peuplier. Le concept est intéressant, mais l’astringence du pimbina (à la manière de la canneberge fraîche) est difficile à supporter.
Retour en douceur avec un divin sashimi de daurade bien fraîche sur cracker de roquette, suivi de deux beaux filets de maquereau (mais très odorants) et leur moutarde maison, accompagnés de concombre deux façons: en tronçons et en mousse. La saveur maritime appuyée par la fraîcheur du concombre: beau mariage.
Terminons sur une note carnivore: de belles tranches de gigot d’agneau rosées et tendres avec moutarde en grains maison, oignons verts grillés (pointe sucrée) et purée de noix de Grenoble à la menthe. L’équilibre parfait!
Douceurs
La mousse au chocolat et bourbon est aérienne, agrémentée de poudre de malt genre «Ovaltine» à la saveur contrastante. Le gâteau au citron coupé en cubes avec son sirop de poire et sa saveur de violette est également inoubliable. On revient quand?
Emballant /
Ambiance conviviale, cuisine créative et savoureuse, service attentionné et informé, carte des vins et des cocktails intéressante: tous les restaurants devraient être comme ça. La passion est au rendez-vous et ça se sent!
Décevant /
Devant une cuisine aussi intéressante, nous cherchons encore quelques broutilles. Certaines expériences, comme la salade d’orties, nous ont un tantinet déçus. Parfois, ça manquait juste un peu de «oumpf!». Manque d’assaisonnement?
Combien? /
Comptez une quarantaine de dollars par personne, sans alcool, ni taxes, ni service.
Quand? /
Tous les jours. Café/sandwichs de 8h à 17h. Restaurant de 18h30 à 1h.
Où? /
Café Sardine
9, avenue Fairmount Est, Montréal
514 802-8899
cafesardine.com
Un énième restaurant trendy /fusion…. Ambiance très sympathique mais contenu sans intérêt. Mise en pratique du marketing alimentaire de » Mindless eating », ouvrage très intéressant. Le client est appâté par le menu.
La description des plats et produits du terroir est alléchante et engageante, la saveur décevante.
Morue coriace, bison fade, desserts monotones, le succès : la daurade en sashimi. Je n’y retournerai pas