Restos / Bars

Park : Kampaï!

Le Park offre une cuisine nippone et coréenne inédite où la fraîcheur des ingrédients, en particulier celle des poissons, rivalise avec l’esthétisme des plats.

Le Park porte le nom de son chef-propriétaire, Antonio Park, ancien chef exécutif du Kaizen. D’origine coréenne mais né en Argentine et ayant fait ses classes au Japon, le chef Park est unique et inclassable. Détenteur d’un permis d’importation privée de poissons, il fait venir de partout sur la planète la matière première servant à la création de sushis hors du commun.

De l’ancien local où logeait le Vic Market, le Park n’a conservé que les comptoirs de pierre. Le nouveau décor, de style loft industriel minimaliste, amalgame des tables carrées de bois sans nappes, trois banquettes en «U» pouvant accueillir des groupes de dix convives, des murs blancs ayant pour seule décoration trois grandes ardoises, et des planches de bois de grange qui recouvrent la base du comptoir à sushis où six personnes peuvent observer de près le travail du chef.

Au menu

Assez courte, la carte offre un bibimbap (spécialité coréenne), des sushis et sashimis selon l’arrivage du jour, des côtes levées et du bœuf Angus en version nippone. Il y a aussi le menu dégustation de cinq services qui change selon les arrivages et les saisons et dont nous avons fait l’éblouissante expérience. Celui-ci débute par un potage au daïkon et shiitakes. Le bouillon végé est servi dans un beau bol de céramique raku et décoré d’une poudre de bolet. Un plat aux arômes à la fois profonds et acidulés, et empreint d’un mystère tout oriental.

En doux crescendo, on passe ensuite à l’entrée de gésiers de canard confits dont le goût métallique est adouci par un nuage de burrata. Ils sont servis sur un émincé de tomate, betterave jaune et concombre, présenté de façon spectaculaire sur un bloc de sel rose de l’Himalaya! Il faut attaquer sans tarder avant que le sel ne fonde et n’imbibe les légumes.

La montée des saveurs passe en quatrième vitesse avec un époustouflant plat de huit sushis inédits (en deux exemplaires) dont le plus intrigant est, tenez-vous bien, du vivaneau traité à l’acupuncture! Cette technique permet d’endormir le poisson sans affecter ses organes vitaux. Peu importe sa provenance, il est aussi frais que s’il venait d’être pêché. La dégustation de chaque sushi doit se dérouler de façon quasi méditative si on veut en détecter toutes les subtilités.

Le summum est atteint avec les pétoncles rôtis et servis sur une salade de champignons sauvages et asperges, et un soupçon de purée de patates douces. Quand les goûts se mélangent, c’est la fête!

Douceurs

L’atterrissage contrôlé de cette apothéose gastronomique se fait grâce à une fine couche de crème au chocolat, orange et thé Earl Grey, elle-même surmontée d’un lit de riz au lait, puis d’un étage de petits fruits et noix. Le tout est parsemé de chips de tempura et de perles de yuzu. On est ravis au point d’être gagas.

Emballant /
S’attabler au Park est une expérience déroutante et réjouissante, qui permet de voyager sans prendre l’avion. Où sommes-nous? À Tokyo? Hong Kong? Montréal?

Décevant /
Si le resto se prêtait à l’exercice de calculer son empreinte écologique, pas certain qu’il obtiendrait une note très élevée. Car même si les poissons utilisés sont certifiés Ocean Wise, ils proviennent, en exclusivité, d’un peu partout sur la planète. Il se reprend du côté des fruits et légumes locaux.

Combien? /
Excluant les taxes, l’alcool et le service, le menu dégustation coûte 65$ par personne.

Quand? /
Du lundi au samedi, midi et soir.

Où? /
Restaurant Park

378, avenue Victoria, Westmount
514 750-7534