Résumons: wow. Nous sommes débarqués Chez Boulay avec des attentes grosses comme ça. Nous en sommes ressortis goguenards, portés par l’allégresse toute simple d’avoir passé un magnifique moment au resto.
Pourquoi si grandes, les attentes? Parce que le bistro porte le nom du chef propriétaire du Saint-Amour, Jean-Luc Boulay. Parce que le maître en cuisine est l’un des chouchous de la téléréalité gastronomique Les chefs. Parce qu’on nous annonce un bistro nordique, où presque tout dans l’assiette est canadien. Parce qu’il y a longtemps qu’on n’a pas eu un resto de cette trempe rue Saint-Jean.
Le menu intrigue par les alliages des produits et des saveurs. Tartare de bison, salade de viandes sauvages, truite arc-en-ciel en saumure… Les entrées s’alignent fièrement au nord du 49e parallèle, de même que les planches gourmet qui nous tentent. Charcuteries de terre ou de mer? Nous sautons à l’eau. La plaque arrive, bien froide, proposant tout en double: quenelles de rillettes de morue au gingembre sauvage (un mariage heureux), cubes de saumon fumé du Fumoir du Nord (merveilleux équilibre entre gras et fraîcheur, se délite presque sous la langue), moules aux graines de myrica (sympathique) et d’aériens bonbons aux crevettes de Matane dont on prendrait un plein panier tellement la pâte est exquise.
Le temps d’écluser nos verres de blanc, nous jetons un oeil à la déco. Un mélange de textures nobles aux chocolats, blonds et blancs indémodables.
Nos plats principaux s’invitent à table. C’est bien, nous sommes encore affamés. Lorsqu’on soulève le couvercle de la cocotte devant mon invitée, nous sommes saisis par la beauté des couleurs, dont le vert fluo d’un bouillon au gin Ungava (très discret au goût) dans lequel barbote une morue charbonnière divine. Répétons: di-vi-ne. Texture non pas floconneuse, mais onctueuse, la peau salée et croustillante. Les légumes (carotte, fèves, zucchini) en petit ballot qu’entoure une lamelle de jambon séché sont les mêmes que dans mon assiette, et partagent une irréprochable cuisson. De mon côté, la jambonnette de volaille fermière farcie aux champignons et foie gras est une révélation. La farce est évidemment riche, mais aussi bien parfumée. La viande est croustillante à l’extérieur, d’une extrême tendreté, et la sauce comme la purée de pommes de terre à l’ancienne complètent avec une élégante simplicité une affaire vite expédiée: je dévore.
Au dessert, le nougat glacé aux fruits ainsi qu’une tarte tiède aux baies de saison accompagnée d’une mousse au sapin baumier ne rompent pas le charme. Nous sortons de Chez Boulay comme ensorcelés, le sourire tatoué sur nos visages.
Emballant /
Les conseils en vin, l’ambiance vivante, le service sympa et l’exécution impeccable.
Décevant /
La musique. L’électro-jazz-lounge générique, on n’en peut plus.
Combien? /
Pour trois services, pour deux personnes, 85$ le soir, 45$ le midi (excluant boissons, taxes et pourboire).
Quand? /
Tous les jours, de 11h30 à 22h30.
Où? /
Chez Boulay
1110, rue Saint-Jean
Québec
418 380-8166
www.chezboulay.com