Restos / Bars

Helena : La touche Helena

La cuisine portugaise, ce ne sont pas que des sardines et du poulet grillé. Le restaurant Helena le prouve avec raffinement et élégance.

L’ouverture du nouveau restaurant d’Helena Loureiro, chef du Portus Calle, était probablement l’un des événements les plus attendus cette année par les foodies de Montréal. Pendant six mois, la rumeur annonçait son inauguration «la semaine prochaine». Le bébé, le restaurant Helena, s’est finalement pointé le nez fin juin.

À constater le soin apporté à la déco et ses mille et un détails, on comprend mieux pourquoi l’accouchement a pris autant de temps: spectaculaire plafond ajouré qui laisse poindre une lumière dorée; assiettes décoratives géantes peintes à la main; plaque de marbre blanc, frontière laiteuse entre la cuisine ouverte et la salle à manger; mobilier bleu et abricot. L’ensemble est tonique et chaleureux.

Et des menus détails, on en trouve partout. Comme le prénom d’Helena imprimé en bleu sur les assiettes et brodé sur les petits sachets de coton brut contenant le pain. Ou encore ces napperons de lin d’un blanc immaculé. Il n’y a qu’une femme pour penser à ça.

Au menu

La touche Helena, on la retrouve également dans les plats. L’esthétisme est au rendez-vous, la finesse des goûts itou. Pour sa deuxième adresse, la chef a misé sur les classiques portugais: tapas, caldo verde, pavé et croquettes de morue (bacalhau), porc et palourdes, pastéis de nata. L’aspect rustique en moins, l’élégance en plus.

Le caldo verde est un potage parmentier fluide qui laisse à peine poindre le goût de la pomme de terre et où naviguent deux tronçons de chorizo et de fins filaments de chou. Tout est délicat, subtil, équilibré. Les croquettes de morue, craquantes à l’extérieur et moelleuses à l’intérieur, sont rehaussées d’un aïoli au piri-piri.

En plat de résistance, le saumon mi-cuit a une épaisse peau caramélisée qui se laisse croquer avec plaisir et une chair qui fond dans la bouche. Ses compagnons: une discrète mais présente crème citronnée, une tombée de fenouil savoureuse, quelques bok choys et pois mange-tout de première fraîcheur et al dente.

Le classique porc-palourdes portugais est ici interprété avec du flanc de porcelet Gaspor (le meilleur) et des coques importées du Portugal. La liaison entre eux est assurée par une petite sauce tomatée légèrement relevée et une poignée de coriandre fraîche.

Douceurs

Peu de choix pour le moment: un gâteau au chocolat et amandes et un fondant chocolat-fudge. Le premier se défend bien et sa particularité est d’être servi avec un sorbet fraise-poivron rouge décalé. Le second est… totalement décadent!

Emballant /
Tout est impeccable. Et le rapport qualité-prix de la table d’hôte du midi (21$ pour une entrée, un plat et un dessert) est dur à battre.

Décevant /
Les serveurs ont été formés pour assurer une présence exemplaire aux tables. Le nôtre, bien que rempli de bonnes intentions, était omniprésent au point de devenir envahissant. Trop, c’est comme pas assez, comme dirait l’autre.

Combien? /
Le soir, prévoyez en moyenne cent dollars avant vin, taxes et service.

Quand? /
Le midi, du lundi au vendredi; le soir, du lundi au samedi.

Où? /
Helena

438, rue McGill
514 878-1555
www.restauranthelena.com