Imaginez deux secondes un monde sans microbrasseries où la grosse 50 a toujours le loisir d’accomplir sa triste besogne en abêtissant les palais. Imaginez un dépanneur dont les frigidaires ne contiennent que des bouteilles recouvertes de chats sauvages. Imaginez un bar où l’éventail de bières ne se décline pas en couleurs (blonde, brune, rousse, noire), mais en température (tablette, froide, très froide, glacée). Non, ce n’est pas la prémisse du prochain roman d’anticipation de Patrick Senécal, plutôt la réalité avec laquelle devaient composer les courageux buveurs il n’y a pas si longtemps.
Car il fut une époque, ô oui chers jeunes gens, où les microbrasseries ne poussaient pas comme des champignons. Il se trouvera sans doute quelques valeureux chevaliers de la Table ronde pour se rappeler, devoir de mémoire oblige, cette douloureuse époque au parc Jacques-Cartier les 24, 25 et 26 août à l’occasion de la première édition du Festibroue de Sherbrooke. Plusieurs brasseurs de la Reine (Boquébière, Siboire, Le Lion d’Or), des Cantons (Brasserie Dunham, Le Grimoire de Granby, Les Brasseurs du Hameau de Ham-Sud) et de la province planteront leurs caisses et leurs barils dans le gazon afin d’éclairer la lanterne des néophytes qui se demandent toujours ce qu’une bière à l’épeautre peut avoir de mieux qu’une exquise bière estivale à saveur de thé glacé ou de mojito (entre autres lancinantes interrogations). Le conférencier Philippe Wouters, du bimestriel spécialisé Bières et plaisirs, gratifiera les festivaliers de ses conseils de dégustation. Tous les détails au www.festibrouedesherbrooke.com