Bistro Bienville n’est plus. Mais tel un phénix, le voilà qui renaît de ses cendres sous un autre nom – Le Bienville – et sous la direction de deux nouveaux propriétaires: le chef Olivier Racicot, ex du Quartier général, et l’animatrice télé-radio et ex-lofteuse Kim Rusk.
Le nouveau Bienville est minuscule. C’est ce qui fait son charme. Un comptoir donnant sur la cuisine ouverte, un immense miroir, deux ardoises, des tables au dessus de pierre St-Marc, des chaises bistro patinées par le temps et le livre Modernist Cuisine sur une tablette à l’entrée constituent les éléments d’un décor aux tons neutres et chauds de blanc, noir, anthracite et brun.
Et la cuisine? Rustico-contemporaine, comme le décor. Des viandes braisées, des plats conviviaux aux accents vagabonds inspirés des quatre coins du monde, avec pour résultat des mets francs travaillés par des mains viriles, et une attention particulière portée aux produits, textures et couleurs.
Au menu
Une salade de pieuvre grillée en entrée? Oui! Celle du Bienville est constituée de morceaux dodus et tendres déposés sur des croûtons recouverts de tomates précuites. Ils sont accompagnés de fèves edamames, d’olives noires et d’un yogourt façon grecque. Agréable et frais.
Autre entrée intéressante: un rib de veau style Pierrafeu dont la viande, qui s’effiloche à la fourchette, est enrobée d’une onctueuse sauce BBQ-hoisin. Clin d’œil à la Corée, elle est servie à côté d’un kimchi maison bien relevé, qui fait contrepoids à la sauce. Un must.
En plat, le lapin de Stanstead est travaillé à la marocaine, avec dattes, abricots et olives noires. La viande désossée, moulée en forme de dôme, est surmontée d’épinards de mer et de poireau confit. Elle est enrobée d’une sauce parfumée d’un mélange d’épices: coriandre, fenouil, cannelle et anis étoilé. Ce plat atteindrait cependant un meilleur équilibre si on pouvait ponctuer la viande avec un peu de semoule, couscous, quinoa ou boulgour.
La quintessence du plat d’automne: la côte de bœuf servie avec des demi-pommes de terre rôties et des poivrons rouges. La touche Bienville, empruntée à l’Argentine: la pièce de viande, bien généreuse, est tapissée d’un chimichurri maison qui laisse poindre des morceaux d’avocat frais. Bémol: les rebords surélevés du plat de métal faisant office d’assiette rendent ardue la coupe de la viande.
Douceurs
«Tape la pomme» et «Pousse l’ananas». Avec leurs noms tirés d’une chanson de Patrick Zabé (le père de Mme Rusk), les desserts font la paire. Mais là s’arrête le duo car ils sont bien distincts. Le premier se présente en ménage à trois: une petite crème brûlée, un sorbet et un mini quatre-quarts en forme de muffin déposé sur une compote. De pommes évidemment. Le deuxième dessert est une verrine dans un pot à conserve: un étage de crumble, un autre de crème pâtissière et une couche de morceaux d’ananas caramélisés. Deux desserts sympas.
Emballant /
L’intimité des lieux et la convivialité de la cuisine. On a l’impression de faire partie de la bande d’amis du chef et d’avoir été invités dans sa maison. Carte des vins abordable.
Décevant /
Comme la cuisine et la salle à manger ne font qu’un, cette dernière se remplit de fumée de cuisson. Pas cool…
Combien? /
Environ 95$ pour deux avant vin, taxes et service.
Quand? /
Du mardi au samedi, le soir. Brunchs à venir.
Où? /
4650, rue de Mentana, Montréal
514 508-6448
lebienville.com