Le menu est si long et touffu qu’on finit par abdiquer en choisissant un peu au pif. Des pages entières consacrées aux caris, des entrées à n’en plus finir, toutes les déclinaisons possibles de types de cuisson, de préparations traditionnelles et d’autres plus modernes, sans parler des accompagnements… La liste n’en finit plus. Même les pains naans se déclinent en plusieurs variétés. C’était ma seule certitude en entrant: je prendrais le Peshawari aux raisins et à la noix de coco, qui est fa-bu-leux.
En dehors de sa zone de confort, C. consulte le menu, déroutée. «Choisis pour moi, papa.» Poulet tikka masala pour toi ma chérie, avec sa sauce rose sucrée, et un plat de ce délicieux riz safrané (pilau) dont je sais que tu raffoleras. Sophie, elle, sort un peu des sentiers battus. Nous connaissons déjà l’excellent poulet au beurre de l’endroit, de même qu’une bonne poignée d’autres spécialités éprouvées au fil des ans et de nos nombreux passages. Son généreux plat de riz aux crevettes biryani sera servi avec un délicieux cari de légumes.
J’y vais d’une table d’hôte, pour ma part. Nous ajoutons au lot nos naans et des papadums, ainsi que leur accompagnement de carottes dans le sirop qui complètent le tableau. Quelqu’un s’est cependant emmêlé en cuisine, et ma table d’hôte ne ressemble guère à ce que j’avais commandé, mais je m’en fiche et m’en accommode parfaitement. Nous partageons mon entrée, un sheek kebab et un bhaji (sorte de beignet frit) à l’oignon. C. raffole du kebab, savoureux et juteux. Le bhaji a un peu trop longtemps séjourné dans la friteuse, mais il est tout de même bon.
Rien à redire sur mes crevettes et mon poulet tikka, et C. en raffole bien plus encore que de son tikka masala (pourtant savoureux, riche et sucré comme il faut). Aussi pille-t-elle mon assiette. Mon riz, auquel on a ajouté des tomates, des petits pois et des grains de maïs, est irréprochable, voire excellent. Les crevettes de Sophie, elles, ne passeront peut-être pas à l’histoire – elles accusent un léger déficit de personnalité – , mais elles sont charnues et bien cuites. Un peu de naan par-ci, un splash de la très bonne (meilleure que dans mon souvenir) raïta par-là, et une gorgée de bière Cheetah complètent l’expérience. Comme d’habitude, nous en avons beaucoup trop, mais notre affection pour les mélanges d’épices indiens nous pousse à la gloutonnerie. Quand arrive le dessert, une glace à la mangue et aux bananes, nous poussons un soupir, levons nos cuillers, et laissons encore une fois la raison plier devant la passion.
Emballant /
La constance dans la préparation des plats. Le décor et le service: tous les deux bancals, tous les deux charmants.
Décevant /
Le choix de vins et de bières trop limité. La laitue iceberg disséminée ici et là pour donner du volume aux plats.
Combien? /
Pour deux personnes, pour trois services, 25$ le midi, 50$ le soir (excluant taxes, boissons et pourboire).
Quand? /
Ouvert tous les soirs ainsi que le midi en semaine.
Où? /
Le Taj Mahal
24, boul. René-Lévesque Ouest, Québec
418 523-2007