«On aimerait savoir si c’est possible d’avoir une table. On n’a pas réservé. On est français, on passait par là et on se disait que ça avait l’air bien sympathique chez vous.»
Terrain connu pour les touristes de l’Hexagone en voyage à Québec et resto de quartier adopté par les gens du coin, Le Pied bleu est l’un de ces restos qui fonctionnent bien. Le genre de table qu’on recommande aux collègues de travail et amis. Un lieu hyper chaleureux tenu par Louis Bouchard-Trudeau et sa femme Thania Goyette, qui nous accueillent comme si on était un ami qui vient souper.
Né épicerie-traiteur-comptoir-charcuterie il y a six ans, Le Pied bleu est reconnu pour ses boudins (gagnants de la médaille de bronze au Concours international du meilleur boudin à Mortagne-au-Perche, en France) et pour ses bons champignons. Et là-bas, tout est fait de manière 100% artisanale. La preuve? Chaque semaine, les charcutiers reçoivent un porcelet, et le transforment de la tête aux pieds. Si les champignons ne sont pas cultivés sur place, c’est Vincent – biologiste de formation et gars du quartier Saint-Sauveur – qui les fait pousser chez lui.
Mais ce qui fait courir (encore plus) les foules depuis quelque temps, c’est le restaurant de 34 places annexé au local déjà occupé par Le Pied bleu. Un bouchon lyonnais qui a de quoi faire pâlir d’envie n’importe quel cuisinier de la capitale gastronomique française. «C’est notre interprétation du bouchon lyonnais. Un bouchon, c’est authentique de Lyon, de la place. Nous, on est authentiques de Québec. Tout ce qu’on peut trouver dans le coin, comme des prunes ou des champignons du quartier en ce moment, on l’inclut dans nos recettes. On essaie d’être le plus local possible», décrit le propriétaire Louis Bouchard-Trudeau, un passionné de bouffe qui prend le temps d’expliquer le menu en détail à ses clients, sans manquer une occasion de faire rire. Déformation professionnelle? Peut-être: le désormais restaurateur a d’abord étudié en théâtre avant de se lancer en affaires.
Même s’il constitue presque à lui seul l’âme du Pied bleu, Louis ne cuisine pas: il n’a pas le droit. Parce que selon la tradition lyonnaise, les hommes n’ont pas le droit ni même la compétence de préparer quenelles, gâteaux de foie, cervelles de canut, tripes, abats et autres spécialités typiques. C’est plutôt la mère Marcelle qui s’en charge ce soir et qui s’affaire à tout préparer: «Tout est fait maison de A à Z. Pour le ragoût d’abats, par exemple, on a cinq sortes d’abats différents. Il faut leur donner autant d’amour à tous les cinq dans la préparation.»
La cerise sur le sundae? Une sélection de vins à tomber par terre, de régions voisines de Lyon comme le Beaujolais, le Jura. Une sélection de 12 importations privées qui varie d’un mois à l’autre, proposée par le sommelier Alexis Hudon du Cercle.
Le Pied bleu
179, rue Saint-Vallier
418 914-3554