Parmi les signes annonciateurs du retour de l’automne, l’un des plus emballants est le changement de menu du Moine échanson. On quitte la Méditerranée, qu’on a pourtant chérie, direction nord (Auvergne, Loire, Bourgogne), avec des plats rustiques et réconfortants: petit salé aux lentilles, boudin, andouillette, parmentier…
Ce soir, nous sommes cinq, installés dans la partie boutique annexée au local d’origine, où l’on peut magasiner les vins d’importation privée (issus de l’agriculture biologique ou biodynamique) qu’offre Le Moine pour emporter. Avec son bois omniprésent et ses murs de brique, le resto-boîte à vin nous enveloppe dans une atmosphère chaleureuse qui pulvérise la fraîche du dehors.
Informé et relax, le serveur nous détaille le contenu de l’ardoise avec force détails qui stimulent les glandes salivaires. Le temps de finir mon chenin mousseux aux bulles fines (La roue qui tourne), voilà que je plonge ma cuillère dans un petit pot de crème brûlée au foie gras garnie de gelée de griottes et escortée de chips de pain d’épice caramélisé (avouez, vous n’auriez pas résisté non plus). Goût délicat, texture légère: la crème, dépourvue de croûte, est un délice. Et l’alliance avec le ratafia proposé en accord fait des ravages.
Le reste de notre joyeuse tablée se délecte de tartelette au fromage saint-nectaire, d’une entrée de poireaux et poire pochée à la yerba maté ainsi que d’un savoureux bortch coiffé d’une mousse de chèvre aérienne et d’un coulis de cassis.
Suivent deux belles grosses rondelles de boudin noir maison posées sur des crêpes vonnassiennes (à la purée de pommes de terre), avec salade de fines tranches de betteraves, cheddar fumé, lardons, chips maison, cassis et crème fraîche au sumac (wow!). Outre la magnifique présentation, je succombe à l’impeccable combinaison des ingrédients et à l’excellence du boudin, d’un moelleux exquis et aux épices subtiles. Mes quatre compagnons, eux, ont craqué pour le boudin blanc aux trois choux et pour le parmentier de sanglier gratiné au chèvre, avec purée de pommes de terre et céleri-rave.
Comme d’habitude, l’entreprise de séduction du Moine échanson ne fléchit pas d’un poil au moment du dessert. On se souviendra toujours du gâteau aux carottes et betteraves jaunes, entouré de popcorn au caramel maison dont le sucré-salé fouettait les papilles, ainsi que du «Péché d’Adam», une demi-pomme cuite sur un gâteau de pain d’épice servie avec une glace au dulce de leche. Sans oublier le vin de liqueur Velours du Jura… Mémorable.
Emballant /
Des plats exécutés de main de maître, des vins qui nous mènent sur les sentiers de la découverte sans défoncer le portefeuille, un service à la fois expert et très cool, une ambiance empreinte de chaleur et de naturel comme on en trouve peu à Québec.
Décevant /
La température de la tartelette au saint-nectaire, trop froide.
Combien? /
Pour deux personnes, pour trois services, environ 70$ le soir (avant taxes, boissons et pourboire).
Quand? /
Tous les soirs dès 18h. Bouchées et fromages dès 15h.
Où? /
Le Moine échanson
585, rue Saint-Jean, Québec
418 524-7832