Jason Nelsons n’est pas qu’un chef. Il est aussi un blogueur assidu et il utilise soigneusement les médias sociaux pour partager sa passion: celle des produits locaux. Il y raconte, avec une ferveur évidente, ses rencontres avec les producteurs et éleveurs de trésors culinaires. Le soir venu, il concocte des plats mettant à l’honneur ses trouvailles, les décrivant avec soin, à la craie, sur son immense tableau noir. Son petit bistro au décor bohème et charmant est une invitation à la découverte, en toute convivialité.
Au menu
Notre chef «locavore» nous ouvre l’appétit avec une belle terrine de pintade aux canneberges truffée de graines de citrouille, accompagnée d’un étonnant chutney de fruits fumés. Surprenante également, cette salade de calmar cru (!), soigneusement émincé, aromatisé aux épices cajuns. La chair est tendre, sans cette élasticité rebutante de la bête trop cuite.
En ce début d’automne, vous adorerez vous réchauffer de cette chaudrée soyeuse aux moules fumées, mêlant aussi lardons et parfums de coriandre et de curry. Plus osé, le tartare de bison, impeccable, a un goût relevé rappelant le foie de veau. Pour amateurs seulement.
Notre chef adore les champignons. Nous en retrouvons partout. D’abord dans cette tartelette riche et onctueuse, ponctuée de ricotta de brebis. Puis avec d’excellents raviolis maison, farcis de queue de veau. Dans la sauce, intense, nagent des morceaux de pleurotes, de langue de veau et des tomates fumées, un délice. Les pétoncles aiment aussi leur compagnie, juste saisis, agrémentés de légers gnocchis et de salsifis frais. Un défaut? Ces deux derniers plats étaient trop salés. Dommage.
Terminons avec cette assiette de carnivore: un magnifique contrefilet de bison servi saignant, doublé d’une tombée de poireau au fromage bleu. Simple… et efficace!
Douceurs
Les desserts sont simples et bien travaillés: dans un bol, des demi-pommes poêlées couvertes de crème glacée à l’érable (maison, savoureuse) et de sirop de bouleau, un produit local encore peu utilisé au goût boisé épatant. L’hallucinante tartelette au chocolat fondant et son écume de chocolat blanc a été avalée en trois coups de cuillère. Intense. Enfin, une crème brûlée à l’érable toute douce qui aurait pu cependant avoir plus de saveur.
Emballant /
Cette nouvelle visite nous montre que le chef maîtrise parfaitement les cuissons et sait donner du parfum aux plats. Les présentations ont été épurées, sont devenues invitantes. La carte des vins est toujours aussi intéressante: grand choix de vins dits «naturels», à prix raisonnables.
Décevant /
La main lourde sur le sel: voilà de quoi gâcher un bon plat. Un défaut facile à corriger.
Combien? /
Comptez une quarantaine de dollars par personne, avant alcool, taxes et service.
Quand? /
Du mardi au samedi, de 18h à 23h.
Où? /
330, avenue du Mont-Royal Est, Montréal
514 508-2728
renardbistro.ca