Restos / Bars

Portofino

Ambassade culinaire de l’Italie au cœur du Vieux-Québec, le Portofino ne s’endort pas sur sa popularité, livrant une cuisine riche, savoureuse, où l’exécution et les produits n’ont rien à envier aux autres tables du genre.

Il y a des restaurants où l’on retourne parfois sans excès d’enthousiasme. Ici, ma dernière visite m’avait laissé sur ma faim – excusez la figure de style. Or, c’est comme si on avait comploté pour me surprendre agréablement ce soir et me faire changer d’idée.

Ça débute avec l’accueil, gentil et détendu. Puis, l’ensemble du service est à l’avenant: rapide, poli, parfaitement décontracté.

En entrée, plutôt que de choisir, j’y vais pour le plateau stuzzichino all’italiana de hors-d’œuvre variés. Sophie, elle, penche pour la table d’hôte du soir. Cela commence avec d’excellents raviolis à la ricotta et aux noix, dont l’impeccable cuisson s’arrime à la qualité de l’ensemble: goûteux, bien assaisonné. Quant à moi, je ne peux vraiment pas me plaindre non plus. Le saucisson tranché finement est piquant et délicieux, le saumon fumé a une texture tendre, un goût équilibré (ni trop gras ni trop boucané), rehaussé par un filet d’huile, et le prosciutto s’enroule en ruban autour d’un copieux morceau de cantaloup qui ne sert pas à masquer un manque de texture ou un excès de sel; vraiment, je n’ai rien à redire. Ni pour le reste de cette grande assiette, qui comprend aussi une fondue au parmesan et une bruschetta aux tomates fraîches.

Sérieusement tenté par les risotti (surtout celui au canard confit) et les pâtes (les cannellonis maison ou les tagliatelles aux légumes), je choisis finalement la pizza alla salsiccia, généreusement parsemée de tranches de saucisse italienne. J’aurais toléré un peu plus de fromage de chèvre, mais sinon, la pâte est mince et croustillante, la sauce riche répand d’invitants arômes. C’est très bon. Mais pas autant que l’escalope de veau de Sophie, accompagnée de pâtes à l’huile (cuisson A1), d’un pleurote géant poêlé et d’une sauce dont on nous dit qu’elle est au porto et aux champignons, mais j’en doute. On dirait plutôt un fond de veau à la crème. Peu importe: tout est superbe, de la cuisson de l’escalope (très tendre) à cette sauce dans laquelle je me retiens d’aller tremper un morceau de pain.

Les choses ne se gâtent qu’un peu au dessert. Mon tiramisu est crémeux, les langues de chat sont imbibées à l’excès de café et d’alcool; j’adore. La tarte au citron de Sophie aurait été parfaite, n’eût été sa croûte qui goûte légèrement le congélateur. Sinon, l’appareil est délicieux, presque aussi bon que la meringue, généreuse et dont la texture aérienne est la parfaite antithèse de nos estomacs au terme de ce repas tout à fait honorable… On dirait des enclumes.

Emballant/

La qualité des produits, le service et la prestigieuse carte des vins.

Décevant/

Le décor, un peu usé.

Combien/

Pour deux personnes, pour trois services: environ 35$ le midi et 90$ le soir (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand/

Tous les jours de 11h à 23h.

Où/

Portofino

54, rue Couillard, Québec

418 692-8888

portofino.ca